Dressant un bilan défavorable de la situation des femmes dans la culture et les médias, Aurélie Filippetti a annoncé, vendredi 1er mars lors d'une conférence de presse, la création d'un comité dédié à l'égalité hommes-femmes dans les milieux culturels et médiatiques, en coordination avec le ministère des Droits des femmes.

«Le constat est très amer» a souligné la ministre de la Culture et de la Communication, qui a assigné plusieurs objectifs au nouveau comité dont l'action sera notamment guidée par les donneés de l'Observatoire de l'égalité: suivre l'évolution de la place et de l'image des femmes dans la culture et les médias, débattre, évaluer les difficultés, faire des propositions et apprécier les résultats de leur mise en oeuvre.

Rémy Pflimlin, Sophie Calle, Caroline Fourest, Anne-Marie Garat, Marjane Satrapi...

Au côté de représentants de l'administration du ministère, le comité d'une trentaine de membres comprend des élus et représentants d'associations; des dirigeants d'institutions culturelles comme la directrice du théâtre grand T, à Nantes, Catherine Blondeau ; un membre du CSA (Sylvie Pierre-Brossolette) ; des dirigeants de médias tels le président de France Télévisions, Rémy Pflimlin, et la présidente d'Arte, Véronique Cayla; des experts comme Brigitte Grésy, experte médias/stéréotypes; et des artistes et auteurs parmi lesquels la plasticienne Sophie Calle, la journaliste Caroline Fourest, l'écrivaine Anne-Marie Garat ou encore la réalisatrice et auteure Marjane Satrapi.

«La situation des femmes reste extrêmement défavorable, qu'il s'agisse des femmes dirigeantes des établissements culturels, des femmes qui sont dans les programmations artistiques», a déclaré Aurélie Filippetti lors de la conférence de presse, alors que les données de l'Observatoire de l'égalité font apparaître des inégalités criantes entre hommes et femmes dans tous les milieux.

Selon l'Observatoire, 24% des établissements publics sous tutelle du ministère sont dirigés par une femme. Au niveau de la programmation artistique, moins d'un tiers des spectacles diffusés durant la saison 2011-2012 ont été mis en scène ou chorégraphiés par des femmes. Et ces dernières représentent moins de 20% des «experts» invités dans les médias.

«La légitimité du savoir n'est pas masculine», a lancé la ministre. Par ailleurs, les écarts de rémunération persistent, même à caractéristiques d'emploi équivalentes.

Le 24 janvier dernier, le Syndicat national de l'édition s'est aussi engagé, dans un accord signé avec la CFDT, la CGC, FO et la CFTC, à analyser les équilibres hommes/femmes dans le secteur et à définir des domaines d'actions (voir notre actualité).