Pourquoi se bat-on ? On se bat d'abord pour soi, pour se mettre au diapason de ses convictions, les autres viennent ensuite. Tous les autres, les Israéliens comme les Palestiniens. C'est ce que l'on ressent à la lecture du livre de Michael Sfard avec cette volonté chevillée au corps, ce besoin de faire respecter le droit pour que ses clients palestiniens récupèrent leurs terres. Cette bataille menée dans les tribunaux israéliens est racontée avec passion par cet avocat des droits de l'Homme. Il ne cache pas son point de vue, il assume sa partialité. Il sait aussi qu'il est un rouage du système d'occupation qu'il est censé contester. Il doit faire avec la législation et avec des juges quelquefois compréhensifs pour obtenir justice pour ses clients. « Une des principales arènes de la lutte pour améliorer la société, et donc l'humanité, est le tribunal. » Alors contre les démolitions de maisons, les expulsions, les déportations, les arrestations, les tortures ou les attentats ciblés, il en appelle à la notion de justice. Et quelquefois, ça marche, à l'image de cette porte dans le Mur de séparation pour permettre aux agriculteurs de Cisjordanie d'accéder à leurs oliveraies.
Michael Sfard
Le mur et la porte : Israël, Palestine, 50 ans de bataille judiciaire pour les droits de l'homme - Traduit de l'anglais par Bee Formentelli
Zulma
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 24,50 euros ; 720 p.
ISBN: 9782843049330