Invité de l'émission de Pascale Clark « Comme on vous parle », mercredi 15 juin sur France Inter, à l'occasion de son entrée à l'Académie Française jeudi 16 juin, François Weyergans a confié être en pleine écriture de son premier roman.

« Il devrait arriver en janvier prochain », a précisé l'écrivain qui, pour son entrée sous la coupole, sera habillé d'un costume vert signé Agnès B. et portera l'épée que lui a légué son ami Maurice Béjart, à qui il avait consacré son premier film documentaire en 1962. « Je peux dire une date, ça ne m'engage à rien ». Chez Grasset, contacté par Livres Hebdo, on assure n'être au courant d'aucune parution à venir.

« Je cherche le titre. Ce sera une histoire d'amour sur le fils. (...) Je termine ma trilogie » qui a commencé avec le père (Franz et François) et la mère (Trois jours chez ma mère), indique encore François Weyergans, qui ajoute : « ça va beaucoup ressembler aux précédents, parce que c'est le même narrateur (François Weyergraf , le double de l'auteur, ndlr). Mais ce sera un peu désarçonnant car les pages qui existent vont dans tous les sens. J'aime de plus en plus ça, d'avoir des digressions, un peu comme des poupées russes. C'est très amusant à construire. » L'écrivain ne connaît pas la fin du roman. « J'aime bien écrire dans l'ordre pour être égalité avec le lecteur » explique-t-il.

Le livre devrait être achevé cet été, une fois ses « affaires académiques » terminées. Une saison propice à l'écriture, même s'il avoue qu'il peut intervenir sur son livre jusqu'au dernier moment, à l'imprimerie. Mais Weyergans, tenté de nouveau par le cinéma, confirme qu'il a de moins en moins de plaisir à écrire, trop exigeant avec lui-même. L'écriture est davantage de « l'ordre de l'obsession, d'un besoin... ». Le plaisir survient quand il finit un paragraphe ou un livre.

François Weyergans n'a rien publié depuis Trois jours chez ma mère (Grasset), en 2005, pour lequel il a reçu le Prix Goncourt. La démence du boxeur, Prix Renaudot 1992, vient d'être repris chez Folio.

Pour jeudi, son discours est prêt. L'écrivain devra rendre hommage à ses deux prédécesseurs au fauteuil 32, Maurice Rheims et Alain Robbe-Grillet. Il a invité dans son Comité de l'épée des artistes de plusieurs disciplines, et notamment des dissidents chinois come Ai Wewei et l'opposant au régime iranien le cinéaste Jafar Panahi.