A deux pas du siège de Simon and Schuster, au cœur de Times Square – vue sur un portrait géant de Bruce Willis - se tenait le salon Tools of Change for Publishing (TOC). Une assistance presque exclusivement américaine, très professionnelle, pile de cartes de visite en main, network à consolider. Alignement de conférences à l’anglo-saxonne. Toujours strictement à l’heure, powerpoint impeccable, un show bien huilé plutôt que quelques brins d’analyse. Plusieurs orateurs avaient choisi le confort du commentaire d’enquête. On en ressortait convaincu que l’investissement dans le numérique se fera encore pendant quelques années à l’aveugle pour l’éditeur traditionnel : perspectives de marché mal définies, peu de valorisation des fonds numérisés, hormis celles des géants de la distribution. Une des conférences s’intitulait « Are e-books dead ? ». Le ton était donné.   Les éditeurs traditionnels étaient relativement peu nombreux, c’était un salon centré sur le back office, sur la technologie plus que sur le contenu. On a vu toutefois plusieurs démonstrations d’e-books. On était loin du livre « homothétique » - qui sans doute serait vécu par les Américains comme une de ces incongruités à la française -, on était   même parfois loin du livre, avec des « enrichissements » qui nous faisaient frôler l’indigestion. Amazon avait boudé l’affaire. Incompatibilité d’humeur avec l’organisateur ? L’ombre de Google planait sur la conférence, jusqu’à l’exposé de la prochaine étape de son développement tentaculaire. En écoutant un auteur à succès expliquer les ingrédients de son travail – somme toute le traditionnel feuilleton, mais transposé dans l’ère du virtuel et du versioning , on se disait que ce qui manquait à l’affaire, c’est le nœud du métier, la rencontre entre un auteur et un éditeur . ..
15.10 2013

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