Jeunesse

Une carte pour découvrir les incontournables de la littérature ado

Tom et Nathan Lévêque - Photo Emilie Crépet

Une carte pour découvrir les incontournables de la littérature ado

Auteurs d’un guide et d’une carte pour explorer la littérature ado, Tom et Nathan Lévêque reviennent sur les enjeux de ce genre en pleine construction et affirment : « Il y encore une vraie méconnaissance de ce que c’est ».

J’achète l’article 1.5 €

Par Pauline Gabinari,
Créé le 18.02.2022 à 19h08 ,
Mis à jour le 22.02.2022 à 12h58

Il y a un an, Livres Hebdo questionnait dans une série d’articles l’état de la littérature ado et de son édition. Parmi ses représentants, Tom et Nathan Lévêque, deux frères qui avaient porté haut les couleurs de cette littérature encore en marge. Auteurs d’un guide de littérature ado baptisé En quête d’un grand peut être (Editions du Grand Peut-Etre), ils nous avaient parlé des grands enjeux de ce genre, d’intersectionnalité et de représentation de la sexualité. Cette année, ils reviennent le 25 février avec un nouveau concept : une mappemonde à compléter intitulée « les 100 incontournables de la littérature ado ». L’occasion de faire le bilan des avancées de cette littérature en pleine construction.

La carte des « 100 incontournables de la littérature ado » est votre nouveau projet, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nathan : Cette carte est un prolongement de notre guide de littérature ado En quête d’un grand peut être. Elle fonctionne comme la carte d’un monde imaginaire où chaque continent est un genre littéraire. Dans ces continents sont répartis 100 livres, sélectionnés par un jury.

Tom : C’est un peu comme si nous disions « voilà 100 bons livres par lesquels tu peux commencer si tu veux découvrir le roman ado ».

Pourquoi avoir choisi ce format ?

Nathan : Nous voulions un objet ludique pour que chaque lecteur se l’approprie. Le format carte rappelle aussi la carte de voyage qui entre en résonnance avec ce que l’on défend. A savoir que la littérature ado est un immense territoire à explorer.

Quelle est votre cible avec ce nouveau projet ?  

Tom : Notre public est très large. Il est composé d’ados et de jeunes adultes mais aussi de professeurs et de bibliothécaires. Pour les lecteurs, ce format de « carte à cocher » se veut stimulant comme les challenges que l’on peut trouver en ligne. Du côté des professionnels, ils peuvent l’accrocher dans leur classe ou dans leur salle pour construire des activités autour. Certaines librairies comme Ombres Blanches à Toulouse l’on même affichée dans leurs locaux.

Nathan : Cette diversité on l’a d’ailleurs vu au salon de Montreuil où nous avons déjà vendu plusieurs centaines d’exemplaires. Cela a été une bonne façon de tâter le terrain et de voir si ça allait fonctionner !

 

en quête d'un grand peut être
Le guide et la carte- Photo OLIVIER DION

 

Durant notre dernier entretien vous aviez regretté un manque de diversité et de représentation au sein de la littérature ado. Constatez-vous des avancées depuis ?

Nathan : Depuis quelque temps, et grâce aux nombreux mouvements militants, il y a une vraie prise de conscience de la sous-représentativité en littérature ado. Et effectivement, des efforts sont faits. Le problème aujourd’hui c’est que ces ouvrages sont pour beaucoup des achats de traductions. Il y a une vraie frilosité du côté des éditeurs français à être pro actifs sur la recherche de nouveaux auteurs français traitant de ces thèmes.

Comment le remarquez-vous ?

Tom : Depuis que nous avons lancé notre maison d’édition, beaucoup de jeunes auteurs nous envoient leurs textes refusés par de nombreuses maisons d’édition. Il semble qu’ils aient encore du mal à trouver leur place…  

Nathan : On peut aussi le remarquer du côté des lecteurs et des blogueurs qui disent chercher encore des livres qu’ils ne trouvent pas.

Et du côté du genre en lui-même, il y a-t-il davantage de reconnaissance ?

Nathan : Il y a un an, nous avions été interviewés par Yann Barthès dans l'émission "Quotidien". Cela avait été une expérience incroyable mais il y a cette phrase qui était restée. Il nous avait demandés « Et alors ? Quand est-ce que vous passez à la littérature pour adultes ? » Ce n’est pas grand-chose mais cette phrase veut tout dire. Pour beaucoup, la littérature ado ne se suffit pas à elle-même. Aujourd’hui, même si elle est davantage démocratisée, il y encore une vraie méconnaissance de ce qu’elle est.  

Qu’est-ce que vous envisagez pour la suite ?

Tom : Nous avons envie de continuer de publier des ouvrages mais avant nous voulons réfléchir à la façon dont cela va se faire. Pour nous, c’est important de vraiment de réfléchir à ce qu’est un éditeur aujourd’hui : sur les questions sociales, éthiques, écologiques...

Nathan : En parallèle, nous avons monté pour l’année à venir une exposition itinérante avec l’agence spécialisée en édition jeunesse, le Comj sur ce qu’est la littérature ado. Nous avons comme projet de la faire tourner dans les bibliothèques de France.

Les dernières
actualités