Mantes

Une librairie en Réserve

La librairie La Réserve à Mantes. - Photo DR/La réserve

Une librairie en Réserve

Le fondateur de la librairie de Mantes qui fermera ses portes au second semestre, espère pouvoir confier son fonds de commerce à un jeune confrère.

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Par Clarisse Normand
avec Créé le 20.02.2014 à 19h29 ,
Mis à jour le 21.02.2014 à 00h00

Avec la vente du terrain sur lequel il est installé depuis dix ans et dont il est copropriétaire avec le gérant du Biocoop adjacent, Stéphane Bernard boucle trente-sept ans de librairie à Mantes (Yvelines) et annonce, pour le second semestre 2014, la fermeture de La Réserve (220 m2, 25 000 références et 850 000 euros de CA). "La transaction immobilière se fait dans des conditions financières satisfaisantes et va nous permettre de solder l’ensemble de nos engagements, vis-à-vis des fournisseurs, du personnel et des associés, explique le libraire, qui, à 64 ans, estime le moment propice pour partir à la retraite. Toutefois,en tant que futur retraité mantois, j’aimerais bien avoir une bonne librairie près de chez moi", lance-t-il comme un appel à une reprise de flambeau. "Le projet d’une transmission en interne n’a pas fonctionné mais il y a assurément un potentiel pour recréer une librairie à Mantes. D’autant qu’au lieu de partir de zéro, elle pourrait s’appuyer sur l’héritage de La Réserve en reprenant son nom, sa clientèle, ses partenariats… Et cela serait cadeau !" Reste à trouver le libraire "qui aura envie de poursuivre l’aventure à sa manière, sachant qu’il lui faudra créer une société et signer un bail pour s’installer dans un nouvel endroit". Estimant l’envergure actuelle de La Réserve un peu surdimensionnée avec ses six salariés, Stéphane Bernard verrait bien "une équipe de 3 à 4 personnes" se mettre en place. Invitant son successeur à inventer la librairie de demain, il croit en tout cas dur comme fer à l’avenir des indépendants. "Les perspectives sont loin d’être mauvaises. D’une part, le lectorat est là. Car, contrairement à ce que l’on dit, les gens ne lisent pas moins. Ce qui a baissé, c’est le nombre de gros lecteurs. D’autre part, les indépendants ont aujourd’hui la possibilité de récupérer une partie de la clientèle des chaînes, qui se voient lâchées par leurs actionnaires dont les objectifs sont avant tout financiers." Enfin, ajoute Stéphane Bernard, le marché mantois (plus de 100 000 habitants) est loin d’être saturé, avec bientôt plus qu’une seule librairie généraliste indépendante, Tonnenx, à laquelle il faut ajouter un important rayon de livres chez Auchan. Clarisse Normand

Lors du Salon du livre de Paris, France Culture consacre l’une de ses émissions "Sur le docks" à La Réserve.

20.02 2014

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