Justice

Vino Business: Isabelle Saporta et Albin Michel attaqués pour diffamation

Isabelle Saporta - Photo © La Revue du vin de France / larvf.com

Vino Business: Isabelle Saporta et Albin Michel attaqués pour diffamation

L'auteure et l'éditeur de Vino Business : la face cachée du royaume enchanté sont attaqués par le propriétaire du château Angélus, considéré dans le livre comme juge et partie dans les classements établis par l'INAO.

Par Vincy Thomas
avec afp Créé le 13.03.2014 à 21h39 ,
Mis à jour le 21.03.2014 à 15h45

Le propriétaire de château Angélus, Hubert de Boüard, a déposé une plainte en diffamation mardi 11 mars contre l'auteure du livre critique sur le monde du vin, Vino Business : la face cachée du royaume enchanté, Isabelle Saporta, et son éditeur Albin Michel, a-t-on appris mardi auprès des parties. Le livre est sorti le 26 février dernier. Il est déjà classé dans les meilleures ventes d'essais de Livres Hebdo.

"Isabelle Saporta accuse dans son ouvrage, de manière totalement infondée, le propriétaire du Château Angélus" qui "a déposé plainte du chef de diffamation publique contre son auteure et son éditeur", indique un communiqué reçu à l'AFP.

Dans cet ouvrage paru jeudi, il est reproché notamment à Hubert de Boüard d'avoir été membre du Comité régional et national de l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO) au moment où l'institution mettait en place les règles pour générer en 2012 le classement des vins de Saint-Emilion, révisable tous les 10 ans au contraire des autres classement des vins de Bordeaux, eux immuables. A cette occasion, le château Angélus a été promu au plus haut rang depuis le premier classement édité en 1955, aux côtés de Cheval Blanc et Ausone. Le château Pavie a lui aussi été promu 1er grand cru classé A de Saint-Emilion.

Pour la journaliste Isabelle Saporta, Hubert de Boüard, également premier jura de la confrérie des vins Saint-Emilion et conseiller viticole de plusieurs propriétés bordelaises promues ou maintenues dans ce classement, "est là où tous les enjeux de pouvoir se nouent".

"Il sait qu'il a été juge et partie. C'est compliqué d'avoir gardé toutes ces casquettes" au moment du renouvellement du classement, a-t-elle accusé, s'étonnant après son enquête que M. de Boüard "tombe de sa chaise".

"Je l'ai suivi pendant un an pour le tournage d'un documentaire, j'ai fait une enquête contradictoire, je lui ai donné la parole en lui disant au départ que je poserai des questions qui fâchent... Le vin est un monde de courtisanerie et j'ai mis les pieds dans le plat et ça ne plaît pas", a indiqué l'auteure et journaliste rappelant par ailleurs que le classement a été attaqué devant le Conseil d'État et qu'une plainte pénale a été déposée pour prise illégale d'intérêt.

Cette plainte contre X vise "ceux qui ont pris part à ce classement et conservé un intérêt dans une opération dont ils avaient la maîtrise et la surveillance", avait estimé Me François de Contencin, avocat des plaignants, sans citer nommément M. de Boüard.

En 2011, Isabelle Saporta avait publié Le Livre noir de l'agriculture, chez Fayard.

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