29 août > nouvelles Etats-Unis

Avant de publier l’épatant roman qui lui a valu de recevoir le prix Pulitzer, La brève et merveilleuse vie d’Oscar Wao (Plon 2009, repris en 10/18), Junot Díaz avait déjà fait parler de lui avec un recueil de nouvelles plus que prometteur. D’abord traduit en 1998 dans la collection « Feux croisés » de Plon sous le titre Comment sortir une Latina, une Black, une blonde ou une métisse, et repris ensuite en 10/18 sous le titre Los boys, celui-ci imposait la voix et la plume du natif de Saint-Domingue.

Díaz revient à ses premiers amours avec un corrosif Guide du loser amoureux. Le narrateur des nouvelles (d’abord parues pour la plupart dans le New Yorker) est souvent un Dominicain prénommé Yunior. Dans Le soleil, la lune, les étoiles, il affirme ne pas être un sale type, mais être comme tout le monde. Soit « faible et plein de vices cachés » mais avec un bon fond. Monsieur s’est remis avec Magda, Cubaine têtue et vrai moulin à paroles, après l’avoir trompée avec Cassandra. Un voyage à Saint-Domingue, sous le soleil et dans un luxueux complexe hôtelier, devait leur permettre de repartir d’un meilleur pied. Sauf que Magda lui explique rapidement qu’elle a besoin d’air… Dans « Nilda », voici ensuite un Yunior de 14 ans avec un « QI à tout casser ». L’adolescent lorgne la petite amie de son frère aîné : Nilda. Une Dominicaine avec « des cheveux super longs, comme ces filles pentecôtistes, et une poitrine incroyable - de classe internationale »… Suivons-le aussi dans sa relation compliquée avec Alma, petite amie « aussi gracieuse qu’un roseau », fan de Sonic Youth et de BD.

Comme toujours chez Junot Díaz, on est ici frappé par la vitalité de sa prose. Par sa musique et ses audaces. Le New-Yorkais d’adoption a plus que jamais affûté son mordant, son réalisme et sa manière d’ajouter une certaine cruauté dans la description implacable de ses protagonistes. Al. F.

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