La France, en retard dans le numérique éducatif, se lance réellement à la rentrée 2016, en équipant un quart des élèves de 5e avec des tablettes et en donnant accès à une banque de ressources, même si le rythme est plus lent que prévu. Au total, les 3,2 millions de collégiens devraient tous avoir une tablette dans leur cartable d'ici à trois ans.
Le plan numérique d'un milliard d'euros annoncé par François Hollande prévoyait initialement de doter, à la prochaine rentrée, 40% des classes de 5e en équipements individuels mobiles cofinancés par les départements, pour atteindre 100% en trois ans.
Finalement, ce sont les élèves de 25% des collèges publics qui seront équipés en septembre 2016, essentiellement de tablettes, a annoncé jeudi 21 avril la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, saluant dans le numérique "une opportunité, dont nous devons nous emparer de manière cohérente". Seront concernés au moins 175 000 élèves de 5e dans 1 510 collèges, "sans doute plus puisque l'appel à projets continue", a précisé la ministre dans un entretien au journal Le Monde.
La plupart des départements et établissements ont choisi une tablette avec clavier, plus rarement un ordinateur portable, qui servira aux élèves "jusqu'à la fin de la 3e et qu'ils ramèneront chez eux", avec une utilisation possible "dans toutes les disciplines", a-t-elle expliqué.
Achat de contenus
Le gouvernement a aussi investi 18 millions d'euros dans des ressources élaborées par des éditeurs scolaires et numériques. Le ministère veut ainsi "offrir en français, maths, sciences et anglais, allemand, espagnol, des contenus et des services numériques complémentaires des manuels scolaires".
Il s'agit de proposer, à partir de septembre, gratuitement et pour trois ans pour les élèves du CM1 à la 3e, "des environnements numériques d'apprentissage pour exploiter des ressources multimédias enrichies, des jeux pour apprendre, de la réalité virtuelle ou augmentée, ainsi que des outils et des services qui permettent de construire des parcours adaptés aux besoins des élèves", selon le discours de la ministre, dont le texte a été transmis à la presse.
Dans notre dossier "Scolaire", à retrouver dans Livres Hebdo n°1082 du vendredi 22 avril, Mathieu de Montchalin, président du Syndicat de la librairie française (SLF), s'inquiète de la place des libraires et du papier dans la future diffusion numérique de l'édition scolaire : "Tout est à construire : vend-on un manuel, un service, une licence ?".
