26 septembre > récit France

John Fitzgerald Kennedy est partout. Au cœur du prodigieux dernier roman de Stephen King traduit en début d’année chez Albin Michel, 22/11/63, au cœur de l’album de photos de Jacques Lowe à paraître en octobre chez Gallimard, ou encore sous la plume de François Forestier.

Le journaliste et romancier avait déjà signé Marilyn et JFK (Albin Michel, 2008, repris au Livre de poche) avec succès. « Je n’ai rien à prouver, rien à démontrer, rien à discuter, aucun couteau à affûter, nul argument à effiler, personne à convaincre », précise-t-il en amont de son JFK, le dernier jour. Selon lui, JFK a été assassiné « pour les péchés de l’Amérique », « crucifié » à Dallas, le 22 novembre 1963. Le voici qui « pas à pas » entreprend le récit de sa dernière journée, « de son arrivée à Dallas à son enterrement à Washington ».

Le trente-cinquième président des Etats-Unis ouvre les yeux un vendredi pluvieux. A l’hôtel Texas de Forth Worth, où il est arrivé la veille, ville située à trente-deux miles de Dallas. Une étape, avant un déplacement à Austin et un retour à Washington, pendant laquelle il doit prononcer un discours, serrer des mains, rassurer et se déplacer à l’arrière d’une Lincoln décapotable. Tracassé par la situation politique du pays, JFK est malade, bourré de drogues, rongé par un mal au dos qui l’empêche de mettre ses chaussures sans être aidé et l’oblige à porter un corset sous sa chemise.

François Forestier déroule minutieusement le fil d’une journée pas comme les autres, alternant habilement le direct et l’arrière-plan. Parfaitement documenté, l’auteur de Rue des rats (Stock, 2005, repris en « Rivages/Noir ») a l’art du détail, du récit qu’il mène tambour battant. Ferré, le lecteur le suit de minute en minute jusqu’à un final dramatique que l’on connaît. Dans la cathédrale de St. Matthew, puis au cimetière d’Arlington où une flamme brûle jour et nuit sur la tombe de JFK.

Alexandre Fillon

Les dernières
actualités