Réelle adaptation plus que transposition du format papier, le livre numérique a aussi ses codes pour pouvoir être accessible à tous. À l’occasion des Assises du livre numérique organisées par le Syndicat national de l'édition (SNE), Laurence Zaysser, responsable informatique éditoriale du pôle éducation et formation chez Sejer (filiale d'Editis), Aurélie Scart, directrice du développement numérique du pôle littérature générale chez Editis, Louis Marle, représentant du groupe Normes et Standards du SNE et responsable production numérique chez Albin Michel et Marie de Firmas, coordinatrice production numérique chez Gallimard, sont revenus sur les enjeux de cette adaptation. Ils ont aussi partagé quelques conseils pratiques pour rendre un livre numérique accessible.
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Bien structurer son texte
La structure d’un texte numérique est primordiale pour basculer un texte dans un format différent. « Il faut que tous les éléments transmettent la bonne structure d’un bout à l'autre de la chaîne », indique Louis Marle. Il précise : « C’est pour cela qu’il faut utiliser des styles imbriqués. Cela permet de gagner un temps de conversion phénoménal. » Recommandation supplémentaire, il conseille l’usage de Paged.js, un programme qui permet d’obtenir des pages html ressemblant à des PDF.
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Distinguer les images décoratives des images informatives
Parmi les éléments les plus difficiles à rendre accessibles figurent les images auxquelles il est conseillé d’adjoindre un texte alternatif. Cette transcription permet d’offrir une alternative de compréhension à ceux qui sont privés de sens visuel. Mais, pour ne pas se perdre, Laurence Zaysser incite les éditeurs à bien distinguer les images décoratives des images informatives. « Il faut toujours comprendre à quoi sert l’image, se demander si elle est importante, voire si elle est indispensable. Si l’image est purement décorative, alors on ne fait pas de texte alternatif. Parfois, la frontière entre les deux est subjective. Dans ces cas-là, c’est à l’éditeur de déterminer dans quelle catégorie ranger l'image. »
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Prendre l’image dans son contexte
Attention, selon le contexte dans lequel elle est ajoutée, une même image ne raconte pas la même chose. « C’est important d’avoir une connaissance de l’ouvrage sur lequel on travaille, explique Aurélie Scart. Pour être pertinent, le texte alternatif d’une image de Napoléon par exemple, doit savoir dans quel cadre elle s’inscrit car sa présence n’a pas la même intention dans un livre d’histoire militaire et dans un livre d’histoire de la mode. » Au-delà du contexte général du livre, il est important aussi de repérer le co-texte qui entoure l’image pour éviter toute forme de répétition.
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Être attentif aux images récurrentes
Dans un ouvrage, certaines images comme la couverture, la page de titre ou encore les logos peuvent revenir plusieurs fois dans le fichier. Pour faciliter le travail, Aurélie Scart recommande de créer un cahier des charges avec son prestataire pour définir un texte alternatif unique.
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Hiérarchiser l’information
Certaines images comme les arbres généalogiques ou les infographies demandent un niveau de lecture complexe. Pour ce type d’images, il faut alors hiérarchiser l’information en structurant le texte alternatif pour que le lecteur puisse circuler avec les flèches de son clavier dans le fichier. « Comme un lecteur lambda peut le faire avec ses yeux », ajoute Marie de Firmas.