Face à deux titres de Gallimard, c'est Grasset qui l'a emporté. Le dernier des nôtres (Une histoire d'amour interdite au temps où tout était permis) de la romancière et journaliste Adélaïde de Clermont-Tonnerre, paru le 17 août dernier, a reçu le Grand prix du roman de l'Académie française jeudi 27 octobre. Elle a été choisie au premier tour de scrutin par 11 voix contre 5 à Benoît Duteurtre (Livres pour adultes, Gallimard) et et 3 voix à Sylvain Prudhomme (Légende, Gallimard).
Déjà couronné par le prix Filigranes, le roman raconte l'histoire de Werner Zilch, adopté par un couple de la classe moyenne, et qui rêve de conquérir New York. Il tombe sous le charme de Rebecca Lynch, jeune artiste et riche héritière. Leur amour fou les conduit dans une ville en pleine effervescence, au temps de Warhol, de Patti Smith et de Bob Dylan. Mais, en le voyant pour la première fois, Judith, la mère de Rebecca, s'effondre.
Un style “élégant, efficace”
“Nous avons aimé le mouvement et le côté romanesque maitrisé du Dernier des nôtres”, a expliqué l'académicien Angelo Rinaldi, saluant un style “élégant, efficace et sans chichis. On y voit l’Allemagne sous les bombes, New York au temps de la Factory, mais c’est aussi une étude, presque involontaire, sur le milieu immobilier à New York qui peut nous faire penser à Donald Trump”, a-t-il ajouté.
17e meilleure vente des romans dans notre classement GFK/Livres Hebdo cette semaine, le livre est aussi finaliste du prix Renaudot.
Notons par ailleurs que l'Académie française récompense ainsi Grasset pour la 17e fois depuis sa création (l'éditeur ne l'avait pas obtenu depuis 2011 avec Sorj Chalandon). Et qu'Adelaïde de Clermont-Tonnerre est seulement la troisième écrivaine à recevoir le prix depuis le début des années 2000.
Elle succède à Hédi Kaddour et Boualem Sansal, lauréats ex-aequo l'an dernier.