Retenu dans la dernière liste des vingt meilleurs livres de Lire, Chiennes de vies ("Série noire" 2013, repris en "Folio policier") était déjà une sacrée claque pour le lecteur. On y découvrait l’univers pour le moins âpre de Frank Bill, natif de l’Indiana qui emporte de nouveau l’adhésion avec son premier roman électrique, Donnybrook.
Lecteur sensible, passe ton chemin ! Ici, il faut s’attendre à être secoué, à encaisser les coups et à voir le sang gicler. Tout commence quand Marine Earl vole un fusil et déleste de mille dollars une armurerie rurale. Le gaillard cumule deux boulots mais peine à nourrir ses fils, Zeck et Caleb.
Marine quitte aussitôt Hazard, dans le Kentucky, pour aller participer au Donnybrook, dans le comté d’Orange et l’Indiana. Il s’agit là d’un tournoi clandestin organisé tous les ans au mois d’août. Trois jours de combats à mains nues en pleine forêt. "Vingt concurrents entraient sur le ring clôturé, un seul en sortait." Avec cent mille dollars en poche.
Dans les parages, il convient de signaler la présence de Liz et d’Angus, partenaires commerciaux qui fabriquent et commercialisent de la came destinée aux ouvriers de l’usine de pièces détachées. Elle a les lèvres pulpeuses, la beauté vénéneuse et des dreadlocks café. Ancien patron d’une scierie jadis surnommé "Angus la Découpe", lui a le visage déformé depuis un accident de tronçonneuse.
Ces deux-là ne font pas dans la dentelle. En finissent sans vergogne avec Planche et Cafard, frangins "carrément en orbite" qui récoltent une balle de 45 dans la tête. Puis, avec Eldon McClanahan, pharmacien criblé de dettes qui n’a honte de rien… Mentionnons encore Ned Newton, boxeur chevronné ; le shérif Ross Whalen ; ou Fu et ses aiguilles magiques…
Alcool fort qui se boit cul sec, Donnybrook fonce vers les ténèbres à tombeau ouvert. Des cinéastes comme Quentin Tarantino ou Robert Rodriguez seraient bien avisés d’aller y jeter un œil tant on rêve déjà que l’un d’eux s’en empare à l’écran !
Al. F.
