Ce sont désormais les trois communautés linguistiques qui peuvent légiférer en la matière. Auparavant, c’était du ressort du seul Etat fédéral. Or, il existe deux marchés principaux en Belgique : le marché francophone, proche du marché français, et le flamand, proche des Pays-Bas. Nos textes sont adaptés aux attentes de nos marchés respectifs et une réelle volonté politique d’aboutir s’est dégagée.
Nous venons de clôturer la procédure obligatoire auprès de la Commission européenne. Notre avant-projet de décret sur "la protection culturelle du livre" doit maintenant passer au Conseil d’Etat. Ensuite, le texte sera déposé au Parlement. L’entrée en vigueur progressive est prévue pour le 1er janvier 2018.
Tout à fait ! Le prix à payer à la caisse sera celui imprimé par l’éditeur au dos du livre, et non plus celui indiqué sur cette pastille autocollante que beaucoup de lecteurs connaissent trop bien chez nous et qui indiquait un prix supérieur parfois jusqu’à 15 %. Cette majoration, héritée du défunt mécanisme de la tabelle, disparaîtra progressivement en trois ans, afin de permettre aux distributeurs de s’adapter. Plus largement, le prix ne pourra plus varier que de 5 % maximum durant les 24 premiers mois après sa sortie (12 mois pour la bande dessinée). En clair, on ne pourra plus solder un livre à peine sorti de presse. Pour les sanctions, nous avons prévu une procédure de règlement extrajudiciaire auprès d’une commission indépendante. Si aucune solution n’est trouvée, on appliquera les actions de droit commun.
La conséquence principale est d’abord l’égalité de traitement entre les libraires et donc le soutien au métier du libraire indépendant. Les livres seront vendus à un prix sensiblement identique, qu’ils soient achetés dans une petite librairie ou dans une grande surface. Nous visons donc à rétablir une saine concurrence entre eux et, par ricochet, à préserver les libraires qui font aussi la part belle à nos éditeurs et à nos auteurs. C’est en fait la même logique que celle qui accompagnait l’adoption de la loi Lang sur le prix unique du livre en France.
C’est une grosse étape. Il s’agira de trouver une solution fiable avec mon homologue de la communauté flamande. Mais avant cela, nous souhaitons que nos textes respectifs soient approuvés dans chacune de nos entités fédérées.
L’objectif principal du "plan lecture" est de remettre la lecture au centre des apprentissages et des pratiques éducatives et culturelles. Plusieurs projets ont été refinancés, c’est le cas du projet Ecrivain en classe ou de la Fureur de lire (octobre 2017), lors de laquelle sera lancé un nouveau partenariat avec l’Office de la naissance et de l’enfance (One). Un livre original, spécialement conçu pour l’occasion, ainsi qu’un fascicule sur l’importance de la lecture et sur l’importance de raconter des histoires à ses enfants seront distribués à chaque parent d’un nouveau-né.
Le livre est sans doute l’objet culturel le plus accessible. Les bibliothèques jouent un rôle majeur dans cette accessibilité. L’enjeu est de renforcer la lecture publique, ce que je vais tenter de réaliser dès 2017. Il me semble essentiel de poursuivre les efforts afin de soutenir celles qui n’ont pas encore bénéficié des effets positifs du décret de 2009 qui vise au développement des pratiques de lecture sur un territoire donné.
Je suis ravie de la belle invitation de la France. Ce partenariat est une opportunité pour promouvoir les talents littéraires et éditoriaux de Wallonie et de Bruxelles auprès d’un public international, mais aussi de renforcer encore nos liens avec nos amis français dans le domaine du livre et de l’écrit.