Bon on se réveille, ce matin du 5 novembre, avec un nouveau président des Etats-Unis. Enfin, c’est pour janvier. D’ici là, on ne sait jamais. Avec les Américains, je me méfie toujours un peu. Ils sont capables de nous ressortir une vieille maîtresse d’Obama. Ou une stagiaire qui vise un CDD. J’ai pensé à McCain surtout. Je ne sais pas pourquoi, mais je l’ai toujours bien aimé, ce petit homme un peu tassé par les blessures. En ce déluge de louanges barackiennes, je voudrais écrire ma sympathie pour le survivant McCain. Et son discours, ce matin, d’une grande élégance du hérisson (mince… je ne peux plus écrire le mot élégance tout seul… c’est l’effet 1 million d’exemplaires) m’a beaucoup ému. Cette façon de rendre hommage à Obama, et à son « grand ami Bieden », démontrait bien un homme d’une certaine classe. Finalement, on peut avoir un seul regret : qu’il n’ait pas été élu en 2000 à la place de Georges.  Faut dire aussi que j’ai toujours une pensée pour celui qui perd. Il y a quelque chose de profondément tragique : un homme au cœur de l’actualité pendant des mois, chaque mouvement qu’il fait est décortiqué par la presse internationale, est d’une seconde à l’autre jeté dans le tourbillon de l’oubli. Perdre une élection présidentielle (surtout aux USA, on l’on se présente en général qu’une seule fois (en France, c’est souvent le contraire : perdre une élection, c’est le signe de gagner la prochaine !)), c’est sortir de Star Académy. Plus aucune caméra. Rien, le vide. Tout le monde se demande ce que va faire Obama, mais moi ce matin, je m’interroge surtout sur l’emploi du temps de McCain. Que fait-on après une défaite ? Quand le téléphone ne sonne plus ? Quand aucun avion ne nous attend pour parcourir le pays dans tous les sens ? C’est un appel aux médias ! S’il vous plaît, donnez nous des nouvelles de McCain. De temps en temps, comme ça, juste pour savoir si tout va bien. Un petit bilan sanguin pourra même me satisfaire. Après tout, je me suis attaché. Surtout avec ces images du Vietnam, et sa voix qui grelotte quand il parle de sa femme qui lui manque. Ah… mon petit McCain !... Quel héros romantique ! Et puis du coup, je pense à tous les autres… les Bob Dole… et Dukakis ! Oh je me souviens de Dukakis ! J’avais veillé toute la nuit… et puis, il a perdu, et c’est lui qui a plongé dans la nuit. Est-ce que quelqu’un peut me dire ce qu’est devenu Dukakis ? Et puis, c’est pareil pour le Goncourt… (là, je viens de me souvenir que je fais ce blog sur le site de Livres Hebdo …) ! Je pense à tous ces auteurs qui sont sur les dernières listes, qui sont aux rivages de s’acheter une maison de campagne, et puis finalement, ils continuent à gratter les aides du CNL… ah la vie est injuste !... Que d’inégalités… Mais heureusement que Obama est là ! Oui, vive Obama ! Notre sauveur ! À mon avis, grâce à lui, je vais obtenir un meilleur à-valoir chez Gallimard…
15.10 2013

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