Avec le Goncourt de Leïla Slimani (Une chanson douce, Gallimard) et le dernier Fred Vargas (Quand sort la recluse, Flammarion), et aussi le volume 3 de la saga d’Elena Ferrante ou le premier Gilles Legardinier sous la bannière Flammarion, le groupe Madrigall a conforté, sur les douze derniers mois, sa position de leader au rayon fiction grand format. Il a même gagné 0,7 point à un an d’intervalle, d’après l’étude GFK pour Livres Hebdo sur le marché du roman grand format entre le 1er juin 2016 et le 31 mai 2017.
Sur ces douze mois, 18,9 millions de romans grand format pour adultes se sont vendus (- 12 % à un an d’intervalle) pour un chiffre d’affaires de 361 millions d’euros (- 13 %). Editis se place en deuxième position en parts de marché, tiré par XO (les deux derniers Guillaume Musso sont 4e et 5e du rayon sur la période choisie), les Presses de la Cité (Le temps est assassin de Michel Bussi est 8e) et Robert Laffont (le dernier Marc Levy est 15e). Hachette Livre est troisième mais perd près de 6 points, principalement à cause de la comparaison pour Lattès avec les douze mois précédents, particulièrement fastes grâce aux publications de Grey de E. L. James et de D’après une histoire vraie de Delphine de Vigan.
La très belle remontée, de près de 6 points, d’Albin Michel, qui s’est appuyé sur les valeurs sûres de son catalogue (Bernard Werber, Amélie Nothomb, Eric-Emmanuel Schmitt et Christian Signol), est par ailleurs symptomatique de l’émergence du feel-good book puisque deux titres d’Agnès Ledig figurent parmi les 100 meilleures ventes du rayon. Cette tendance permet aussi à Eyrolles, qui a publié le roman, 2e du palmarès, Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n’en as qu’une, ainsi qu’à Michel Lafon, éditeur d’Agnès Martin-Lugand, de figurer parmi les principaux éditeurs de romans, en dépassant les 1 % de parts de marché.
Enfin, l’enquête montre qu’après de fulgurantes progressions le marché de la romance s’érode légèrement. Cela a un impact sur les grands formats de J’ai lu ainsi que sur Hugo & Cie, qui conserve 3,5 % des parts de marché en valeur, contre 7,3 % sur la période juin 2015-mai 2016.
Anne-Laure Walter
