Utopie connectée. Sur Isla, île nimbée de nuages toxiques, le soleil a perdu une syllabe. Il est devenu « Sol », une entité vénérée par ses habitants, un peuple photosynthétique. Avec sa peau dorée et son crâne rasé, la jeune Aqua se démarque des autres Solariens. Elle qui ne rêve que de voguer dans les airs se fait capturer par les barbares qui vivent dans les entrailles de la terre. Elle entame alors un surprenant voyage initiatique pour réconcilier les peuples ennemis, et préserver l’humanité de son extinction.
De l'éco-SF solaire
Avec Sol (1), l’auteur Antonio Da Silva poursuit son exploration des imaginaires fantastiques sur fond de roman d’apprentissage. Dans Sortie 32.b (Rouerge, 2019), la réalité se dérègle, et les protagonistes d’Azul (prix Millepages du roman SF ado 2021, Rouergue) découvrent le pouvoir de se glisser dans des œuvres d’art. Dans ce quatrième roman, le franco-portugais défriche les territoires verdoyants de l’éco-SF, dont il se fait l’héritier modèle.
Ciel bleu éclatant, végétations luxuriantes et passion pour les hauteurs célestes, le monde d’Aqua rappelle celui d’un Hayao Miyazaki, dont il partage les velléités écologistes. Il s’inscrit aussi dans la lignée du mouvement Solarpunk, né au Brésil et dans son pays natal, le Portugal. Construit en opposition à la noirceur du cyberpunk, ce genre, qui fait écho aux combats écologistes actuels, imagine un futur où la nature reprend ses droits, boostée par les avancées technologiques.
Son optimisme se retrouve chez les protagonistes de Sol, qui livrent une lutte radicale pour réaliser leur rêve d’utopie connectée. Le récit enchanté et combatif d’Antonio Da Silva bat en brèche le fatalisme absolu du récit post-apocalyptique pour qu’apparaisse une manne de lumière.
(1) Sol, d'Antonio Da Silva (Rouergue), 440 p., 18,50 €. ISBN : 978-2-8126-2498-8. Sortie : 23 août.
