En mars prochain, les vingt salariés d’Armand Colin passeront du 6e au 5e arrondissement de Paris, dans les locaux de Dunod, société sœur au sein d’Hachette Livre. Les deux filiales d’édition universitaire du groupe partageaient déjà la même diffusion spécifique. La marque sera maintenue, de même que ses collections, dont les emblématiques « U » ou « Cursus », mais ce sera la fin de la société Armand Colin, créée en 1871 et spécialisée à l’origine dans l’édition scolaire.
« Il n’y aura aucun impact sur l’identité éditoriale d’Armand Colin », insiste la direction de la communication d’Hachette Livre. La nouvelle organisation de l’ensemble sera précisée ultérieurement. « Nous la présenterons d’abord aux salariés concernés, et aux auteurs », répond Pierre-André Michel, directeur général de Dunod.
Acteur important de l’édition jusque dans les années 1980, Armand Colin a perdu la maîtrise de son destin à partir de son rachat par Masson, en 1987 (1). Au cours de multiples changements d’actionnaires ultérieurs, la maison a progressivement perdu plusieurs pans d’activité. Elle n’a plus conservé que les sciences humaines universitaires, et n’a pas échappé aux difficultés du secteur. La tentative de diversification vers le grand public n’a pas donné les résultats attendus. En 2012, son chiffre d’affaires est tombé à 3 millions d’euros, pour 1,1 million d’euros de pertes, après un exercice 2011 déjà déficitaire. Une partie des 36 salariés que comptait encore l’entreprise en 2012 l’a progressivement quittée. Philippe Clémençot, d’abord appelé pour une mission de conseil, a été nommé à la direction en février 2013, après le départ de Jean-Christophe Tamisier.
Spécialiste des sciences et techniques, de la gestion et du management, également présente dans le développement personnel avec la marque InterEditions, Dunod se trouve dans une meilleure situation financière, avec un chiffre d’affaires de 23,7 millions d’euros et un bénéfice de 0,87 million d’euros en 2012. Elle emploie environ 120 personnes. Les deux filiales appartenaient auparavant à Vup (Vivendi Universal Publishing), Editis aujourd’hui, et ont été reprises par Hachette en 2004. L’objectif est de « construire une grande maison universitaire et professionnelle plus forte, pour faire face à un marché universitaire qui vit une situation difficile ».
Hervé Hugueny
(1) Voir la chronologie de l’histoire de la maison dans http://www.editionfrancaise.com