Le P-DG d'Hachette Livre Arnaud Nourry, les écrivains Marc Lévy, Kim Thuy et Nancy Huston ou encore le cinéaste Denys Arcand ont rejoint la campagne « Nos livres à juste prix » lancée fin août par les sept grandes associations québécoises d'auteurs, d'éditeurs, de distributeurs, de libraires et de bibliothécaires pour obtenir la mise en place au Québec d'un dispositif de régulation du prix du livre (Voir
notre actualité).
«
Le Québec a une vie culturelle intense, diverse et originale, qui a su prospérer et évoluer malgré le poids très lourd de celles qui l'entourent. Une réglementation du prix du livre serait, à notre avis, de nature à lui garantir la pérénnité et le rayonnement qu'elle mérite », plaide Arnaud Nourry dans un courrier très argumenté adressé le 4 septembre au directeur général de l'Association des distributeurs exclusifs de livres en langue française (Adelf), Benoit Prieur, qui l'a rendue public le 11 septembre (document pdf téléchargeable à la fin de l'article).
Le P-DG d'Hachette Livre fait valoir l'expérience du «
deuxième éditeur mondial de livres de littérature générale et d'éducation » en France, où le prix unique du livre a permis «
de conserver et même de développer un réseau extrêmement dense de libraires », mais aussi en Angleterre et aux Etats-Unis, «
pays adeptes d'une économie de marché moins protectrice » ou «
il est de plus en plus difficile d'y publier des livres... difficiles ».
De son côté, Marc Lévy souligne que «
la France, grâce à la loi Lang qui régule le prix des livres à su préserver un réseau de libraires ». Pour Nancy Huston, «
si le marché du livre est régi exclusivement par des considérations de profit, comme tant d'autres marchés de nos jours, nous serons gravement perdants. Un pays où tout le monde achèterait et lirait les mêmes livres bon marché est un pays où les esprits deviendraient gras, paresseux et malades à force de mal se nourrir. »
La campagne « Nos livres à juste prix » a déjà reçu le soutien de dizaine d'écrivains et de personnalités du monde culturel québécois dont Marie Laberge, Dany Laferrière ou Yann Martel (voir
témoignages).
Le Parti Québécois, arrivé en tête aux élections provinciales du 4 septembre, avait assuré fin août qu'il légifèrerait pour réglementer le prix du livre s'il arrivait au pouvoir (voir
notre actualité).