Après l'attribution, jeudi, du Grand Prix de l'Académie française, les révélations concentrées des lauréats du Goncourt et du Renaudot (lundi), du Femina (mardi), du Décembre (jeudi) et du Médicis (vendredi) annoncent une semaine d'apothéose. Exposition médiatique, fêtes chez les éditeurs, branle-bas chez les imprimeurs et les distributeurs, frénésie chez les libraires marqueront la transition de la période de la rentrée littéraire à celle des fêtes. Ce n'est pas le moindre atout de la campagne des grands prix d'automne que de susciter une large mobilisation professionnelle qui influence, au-delà des ventes et de la consécration des auteurs, l'intérêt du public pour le livre et la lecture, et ce bien au-delà de la littérature.

Interrogés comme chaque année par Livres Hebdo après deux mois de suspense, de soustractions et parfois d'additions dans les sélections successives des jurys, les critiques littéraires en sont conscients. Au Goncourt, le 4 novembre, ils s'attendent, à égalité, à voir couronner Amélie Nothomb ou Jean-Paul Dubois. Et à défaut de parvenir à les départager, ils soupèsent la commercialité de chacun, s'interrogent sur le coefficient de transformation de ses ventes en cas de victoire et sa capacité à constituer « une bénédiction pour la librairie » (Bruno Corty, Le Figaro) dans « une période où la librairie tire la langue » (Pierre Vavasseur, Le Parisien-Aujourd'hui).

Jusqu'à présent en tout cas, au contraire des deux rentrées précédentes et après un premier semestre difficile, la rentrée 2019 a plutôt souri à la librairie. Après des hausses de 7 % en juillet et de 3,5 % en août, les ventes de livres ont encore progressé de 1,5 % en septembre, et même de 4 % en données corrigées des jours ouvrables. Alors que le raz-de-marée immanquablement provoqué par la parution le 24 octobre de la 38e aventure d'Astérix vient tout juste de commencer, la littérature et la course aux prix y sont pour beaucoup.

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