Seuil

Nathalie Beaux découvre, tout juste arrivés de l’imprimerie, les dix-sept ouvrages qu’elle a programmés pour sa troisième fin d’année à la tête du département beaux livres du Seuil. Devant elle, les 2 700 pages du Musée chrétien de Jean-Pie Lapierre (1) ou le Berlin de Raymond Depardon, qu’elle a coédité avec l’allemand Steidl, éditeur pointilleux qui n’achète quasiment jamais de droits. Nathalie Beaux a fait toute sa carrière au Seuil, où elle est entrée en 1988 au service publicité avant de s’orienter vers l’éditorial en sciences humaines et beaux livres. Cette diplômée du DESS édition de Villetaneuse a remplacé en 2012 Claude Hénard à la tête de ce département de cinq personnes qui produit vingt titres par an. "Ce n’est pas une enclave opaque, souligne-t-elle. On travaille main dans la main avec les éditeurs de non-illustrés car le texte ne s’efface jamais devant l’image." Sa politique d’auteurs avec Benjamin Stora, Tzvetan Todorov ou Philippe Delerm se révèle payante. Vert : histoire d’une couleur de Michel Pastoureau a été la meilleure vente 2013 du rayon art, hors catalogue d’exposition. "Ce type de succès va à l’encontre de ce qui se dit sur la banalisation du contenu du livre illustré", affirme l’éditrice qui vient de publier, du même auteur, Tympans et portails romans. Anne-Laure Walter

(1) Voir LH 1014 du 17.10.2014, p. 50.

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