30 AOÛT - NOUVELLES France

Prix du Livre Inter et prix du Roman des libraires E. Leclerc avec L'étourdissement (Buchet-Chastel, 2005, repris en Folio), Joël Egloff était resté silencieux depuis la parution de L'homme qui se prenait pour un autre (Buchet-Chastel, 2008). Le voici de retour pour la rentrée littéraire avec Libellules.

Il s'agit là d'une série de courts textes. Pas vraiment des nouvelles, plutôt des scènes, des moments croqués en quelques pages. Des rencontres, des souvenirs, des choses vues. Le narrateur est souvent un écrivain qui bataille avec les mots, chaussé de pantoufles. Son enfant lui avait déjà demandé si les mouches ont des oreilles. Là, la question est plus grave. "Est-ce que tu es sûr qu'on va revivre ?" Le père fait de son mieux pour répondre au fils, choisit bien ses tournures...

Cela fait huit ans qu'il la regarde. Elle, c'est une voisine à sa fenêtre, de l'autre côté de la cour. Une mère de famille. "Elle secoue des draps, des oreillers, des pantalons, des robes et des jupes, et tout ce qu'il est possible de secouer"... Un après-midi l'écrivain discute également avec la coiffeuse qui lui coupe les cheveux. Ils parlent de la pluie et du beau temps. Des jours qui raccourcissent et de leurs dernières vacances. Tout pourrait basculer quand elle l'interroge sur ce qu'il fait dans la vie... D'autant que l'écrivain a des envies d'ailleurs. Qu'il se verrait bien plombier pour une station antarctique, les pieds dans la neige, au milieu des manchots, avec sa boîte à outils en bandoulière !

Ici, il y a aussi un sablier, trouvé dans le fond d'un tiroir dans une maison de vacances, qui ne s'écoule jamais à la même vitesse. Un chapeau perdu en mer. Un homme, assis à une terrasse de café, qui explique à la serveuse que tous ses copains sont morts...

A chaque fois, Joël Egloff tord les événements du quotidien, sort volontiers des clous pour saisir au vol le monde qui l'entoure. Un monde étrange dont il faut pousser la porte.

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