Bien des années après, Daniel Hardesty, devenu un prospère conseiller financier à New York, où il tente de se reconstruire et de vivre avec sa compagne Alisha, photographe, entreprend de raconter à la première personne, s'adressant à un « tu » mal identifié (l'enfant qu'il n'a pas eu ?), ce moment de sa vie où tout a basculé. En août 1995, il avait alors 12 ans, son père, Francis, vient le chercher chez sa mère, Kath, à Little Missenden, Buckinghamshire, pour une semaine de vacances. En théorie, il a prévu de l'emmener à Leeds visiter les studios de Yorkshire Television, où se tournent les épisodes de L'Artifex, série dont le gamin est fan. Menuisier de théâtre, le père y bosse et prétend avoir ses entrées partout.
En fait, c'est un dangereux mythomane, un psychopathe, qui va entraîner son fils dans une dérive dangereuse, inquiétante, devenir de plus en plus fou et violent, avant de basculer dans le crime et l'horreur : trois meurtres et un suicide... On n'en dira pas plus. Sa vie fracassée si jeune, Daniel essaiera de comprendre, de refaire l'enquête de la police avec ses zones d'ombre (quel rôle a joué Eve, la starlette allumeuse, dans ce drame ?), puis s'expatriera aux États-Unis pour renaître. Mais on n'échappe pas à ses démons, ni à ses gènes.
Pour son troisième roman, Benjamin Wood s'est lancé dans un thriller psychologique ambitieux, complexe (un peu trop peut-être, avec tous ses tunnels narratifs) et angoissant- donc réussi.
Sur la route, vers ailleurs Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Renaud Morin
Robert Laffont
Tirage: 6 000 ex.
Prix: 22 € ; 368 p.
ISBN: 9782221221662