Les personnels de la Bibliothèque nationale de France (BNF) sont appelés à se rassembler ce jeudi 21 avril à 13 h dans le hall Ouest de leur lieu de travail à l’appel de l’intersyndical CGT-FSU-SUD. Cela fait suite à de nouvelles mesures prises par la direction que les syndicats et l'Association des lecteurs et usagers de la BNF (AluBnF) dénoncent.
Le 31 mars 2022, le Comité d'hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT) s'est tenu et a confirmé deux décisions contestées. La première : la fin de la consultation directe des documents conservés en magasin jusqu'à 13 h à partir du 2 mai 2022. La consultation directe, par conséquent, sera possible de 13h30 à 17 h. « Pour obtenir un ouvrage le matin, il faudra l'avoir demandé la veille », souligne Gaël Mesnage, secrétaire adjoint de la CGT-BnF. « C'était justement ça qui faisait la plus-value de l'établissement, de pouvoir consulter de 9h à 17h », poursuit-il. La deuxième décision contestée est la majoration des abonnements à partir de septembre 2022. Les tarifs du « Pass recherche » passeront de 50 à 55€ tandis que les tarifs réduits passeront de 35 à 38€. Une pétition lancée par l'AluBnF, qui rassemble près de 14 000 signatures, dénonce ces deux décisions et une « politique de réduction d'emploi ».
Deux autres pétitions
Une deuxième pétition lancée par l'intersyndicale, qui rassemble près de 3000 signatures, s'attaque aussi à la décision de mettre fin à la consultation directe le matin à la BNF. Mais dénonce aussi la rupture d'un protocole de fin de grève obtenu avec la direction en 2016 qui s’engageait à recruter directement en CDI le personnel « vacataire ». Or, la direction a annoncé la mise en place de CDD non-renouvelables à mi-temps. L'intersyndicale réclame également plus de moyens pour des créations de postes, et souligne la suppression de 300 emplois en 10 ans. Enfin, une troisième pétition interne en version papier circule au sein des personnels de la BNF « pour défendre l’emploi, les missions de la BNF, les primes des agents et s’opposer au recours à des contrats ultra précaires ». Elle rassemble près de 700 signatures à l'heure actuelle.
Au travers de ces trois pétitions, personnels et lecteurs-usagers font état d'un risque qui pèse sur les conditions de consultation et de travail à la BnF et par conséquent d'une dégradation du service public de la plus grande bibliothèque de France. Sollicitée, la direction de la BnF n'avait pas encore répondu à nos demandes.