ÉDITO par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Pour la première fois, Amazon était au Salon du livre. Une présence qui n'a pas créé beaucoup d'émotion. Bien moins, en tout cas, que la première incursion de la Fnac dans les années 1980, comme sponsor d'un focus d'animation : elle avait suscité la colère des libraires.

Photo OLIVIER DION

Les temps ont bien changé. Et si l'emprise grandissante d'Amazon sur le marché du livre reste un souci majeur, les sujets d'inquiétude des libraires se sont multipliés. La table ronde organisée par le Syndicat de la librairie française pour les faire entendre à la veille de l'échéance électorale portait ainsi un titre on ne peut plus clair : "Urgence en librairie". Le message a été reçu. Les politiques sont venus nombreux, à l'exception de Nicolas Sarkozy qui restera comme le premier président de la République à n'avoir jamais mis les pieds au Salon du livre pendant son mandat.

Dans ce contexte, le succès de cette 32e édition du Salon du livre a surpris éditeurs et libraires. Alors que ces derniers s'inquiètent du manque de clientèle depuis le début de l'année, le Salon du livre a fait carton plein avec 190 000 visiteurs (un chiffre en progression de 5 %, selon les organisateurs) qui doivent pourtant s'acquitter de 9,50 euros pour avoir le droit d'acheter des livres, au même prix que partout ailleurs.

On en vient à se demander si les libraires ne devraient pas faire payer un droit d'entrée dans leurs magasins pour en doper la fréquentation !

Autre bonne surprise du week-end : l'intérêt des éditeurs, des banques et des fonds d'investissement pour Flammarion, mis en vente par son propriétaire, l'italien RCS. Malgré la morosité du marché, le secteur suscite donc encore des appétits. Les offres de Gallimard, d'Albin Michel et d'Actes Sud ont du sens et témoignent d'une belle confiance dans les ressources du livre et de la lecture. Les files d'attente à l'entrée du salon, comme devant les stands, leur ont donné raison.

26.01 2015

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