Une pétition en ligne réclamant le retrait du livre des produits concernés par le nouvel impôt a récolté plus d’un million de signatures. "L’adoption du projet de loi, les livres deviendront encore plus chers et inaccessibles alors qu’ils le sont déjà. Il affecterait non seulement ceux qui aiment lire, mais aussi les petits éditeurs soutenus par des familles qui luttent déjà pour leur survie", écrivent les signataires.
L’Union internationale des éditeurs (UIE) a apporté son soutien à la filière brésilienne et a appelé l’exécutif à "renoncer immédiatement à son intention d’appliquer une TVA sur le livre". "L’UIE approuve la taxation actuelle à 0% sur le livre dans tous ses formats en vigueur au Brésil. […] A ce jour, la quasi-totalité des pays d’Amérique Latine sont alignés sur cette position » à l’exception du Chili et du Guatemala, remarque l’organisation.
Le marché en retrait de 6,8%
Pour l’UIE, ce projet de taxation arrive au mauvais moment, alors que l’économie brésilienne souffre encore de la pandémie de Covid-19 et que le confinement a fortement affecté le secteur de l’édition et le marché du livre mondiaux. "Malgré le fait que le marché brésilien se soit rétabli depuis le mois de mai [et la fin du confinement], son chiffre d’affaires demeure en retrait de 6,8% par rapport à l’an dernier", insiste l’association.
Son secrétaire général, José Borghino, rajoute que "le marché du livre est hautement sensible aux variations de prix. Une augmentation du prix, si petite soit-elle, peut sérieusement endommager les ventes et donc l’investissement".
L’UIE invite les autorités brésiliennes à s’inspirer de l’exemple de l’Union Européenne, où la TVA du livre numérique s’aligne progressivement sur celle du livre papier. "Plus tôt dans l’année, les gouvernement bulgare et britannique ont utilisé la TVA comme un moyen de soutenir les éditeurs durant le confinement", en la supprimant temporairement, note l'organisme international.