A Bruxelles, Daniel Pennac déclare sa flamme à Antoine Gallimard

Olivier Dion

A Bruxelles, Daniel Pennac déclare sa flamme à Antoine Gallimard

Avec l'aide de leurs auteurs, trois éditeurs ont expliqué leur métier et ses particularités aux parlementaires européens.

Par Hervé Hugueny
avec hh Créé le 15.04.2015 à 21h52

Daniel Pennac n'est pas seulement écrivain, il est aussi un peu comédien, comme il l'avait montré lors de la mise en scène de Merci, publié chez Gallimard en 2004 et joué par lui-même deux ans après. Devant les parlementaires européens, il a poussé la reconnaissance au delà des remerciements, en déclarant avec enthousiasme son «amour» à son éditeur, qui a pris la chose avec sérénité.

Avec Val McDermid et Ursula Meckenzie, directrice de Little, Brown, suivies de Rafael Seligmann et René Strien, directeur d'Aufbau Verlag, Daniel Pennac et Antoine Gallimard participaient aux « Premiers dialogues » entre auteurs et éditeurs organisés le 21 septembre à Bruxelles à l'initiative de la Fédération des éditeurs européens (FEE) avec le soutien Syndicat national de l'édition (SNE) et de la Société française des intérêts des auteurs de l'écrit (Sofia).

L'objectif était de faire comprendre aux parlementaires que le numérique ne remet pas en cause le rôle de l'éditeur, plus indispensable que jamais contrairement à ce que peut laisser croire «le développement d'un idéologie à trois branches : liberté, égalité et gratuité», a déclaré Marielle Gallo, député européenne qui s'est spécialisée dans les questions de propriété intellectuelle, et qui ouvrait cette discussion.

Trouver la meilleure façon de valoriser le livre sur Internet


Les échanges étaient modérés par Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture, actuellement chargé de mission par le gouvernement français pour faire passer auprès des instances européenne la nécessité d'aligner la TVA du livre numérique sur celle du livre papier, prévue en France à compter du 1er janvier prochain.

Si les éditeurs ont souligné qu'Internet n'est qu'un moyen supplémentaire de diffusion, qui ne bouleverse pas les fondamentaux de leur métier, les auteurs se sont montrés très sensibles à la question du piratage, un vol dont ils entendent bien que les éditeurs les protègent. Antoine Gallimard a souligné que les éditeurs n'ont pas peur du numérique, mais ne veulent pas que ce marché soit aux mains d'opérateurs dominants qui en capteraient toute la valeur.

Le représentant de Google à Bruxelles, matérialisé dans la salle à la suite d'un appel de Daniel Pennac qui s'interrogeait sur la réalité de ces univers virtuels, a assuré que son entreprise n'avait d'autre objectif que de trouver la meilleure façon de valoriser le livre sur Internet.

Sollicités par de multiples autres manifestations, les députés européens eux-mêmes étaient environ une quinzaine à avoir choisi d'écouter ces dialogues, auxquels il fallait ajouter quelques dizaines d'assistants de parlementaires. Tous ont beaucoup apprécié la séance de dédicaces qui a suivi la conférence.
15.04 2015

Auteurs cités

Les dernières
actualités