"En aucun cas, la libraire ne fermera. Nous avons décidé d’aller jusqu’au bout et de continuer ce combat que la librairie mène depuis le début", a précisé son avocat, Olivier Le Mailloux, lors d’une conférence de presse diffusée mardi 17 novembre au soir sur Facebook.
Concrètement, Autour d’un livre, fermée aujourd’hui pour "pouvoir réfléchir et se préparer", précise Florence Kammermann, sera à nouveau accessible au public "une fois connue la décision du conseil de défense qui se tiendra demain matin et qui a mis à son ordre du jour la question des librairies, détaille la libraire. Mais quelle que soit cette décision, la librairie rouvrira."
Saisie du défenseur des droits
Pour plaider sa cause, la libraire a l’intention de saisir, en premier lieu, le défenseur des droits "parce que nous voulons faire acter cette violation des libertés fondamentales qui consiste à menacer et intimider une librairie", pointe Olivier Le Mailloux. En second lieu, si la fermeture administrative est prononcée par la préfecture, la libraire saisira "le tribunal administratif pour que soit ordonnée immédiatement la réouverture de ce lieu d’autant que le contexte a changé", ajoute l’avocat.
"Nous ne sommes pas contre l’état, nous sommes libraires, nous n’asprions qu’à une chose, travailler sereinement, pouvoir parler et échanger autour du livre qui reste un rempart contre l’obscurantisme. Dans ce contexte de confinement, plus que jamais notre culture doit être présente", soutient Florence Kammermann.
Désobéissance
Accessible au public depuis le premier jour du reconfinement, vendredi 30 octobre, la librairie cannoise a reçu une première visite de la police vendredi 13 novembre à la suite de l’intervention de Florence Kammermann sur Europe 1. Depuis, les forces de l’ordre sont revenues deux fois. Lundi 16 novembre ils ont fait évacuer la librairie, qui a fermé ses portes dans la foulée. Mardi 17 novembre au matin, Florence Kammermann a reçu une mise en demeure de fermeture provenant de la préfecture et spécifiant qu’en cas de non-respect, "la fermeture immédiate de l’établissement" serait prononcée.
"Si on n'avait pas désobéi, on aurait été en liquidation avant fin novembre", a assuré Mme Kammermann lors de la conférence de presse.
De nombreuses écrivains ont pris fait et cause pour la libraire, dont Alexandre Jardin, Amélie Nothomb, Laurent Gaudé ou encore Didier van Cauwelaert qui a même proposé de payer une éventuelle amende.