"Impressionnant" et "inédit". C’est en ces mots que Roselyne Bachelot a défendu le bilan culturel d’Emmanuel Macron, lors d’un déplacement le 29 mars à Carcassonne (Occitanie) et dont les propos ont été relayés par le quotidien régional L’Indépendant.
Pour l’actuelle ministre de la Culture, un seul nombre suffit à illustrer son propos. Celui de "15 milliards d’euros injectés dans la culture" depuis le début de la pandémie en mars 2020, soit environ quatre fois le budget annuel de la Rue de Valois qui était de 3,8 milliards d’euros l’année passée. A noter toutefois que la majorité des crédits sont principalement allés "vers les institutions les plus visibles et prestigieuses — l’Opéra national de Paris au premier rang", comme le rappelait Mediapart le 3 mars dernier.
Pass culture
A Carcassonne, Roselyne Bachelot a également estimé que le Pass culture "devrait idéalement être étendu aux élèves de 6e", écrit L’Indépendant. Promesse de campagne de 2017, le Pass culture est sans aucun doute la mesure culturelle la plus emblématique d’Emmanuel Macron. Généralisé l’année passée à l’ensemble des jeunes de 18 ans, il a été étendu aux collégiens (depuis la classe de 4e) et aux lycéens depuis le 1er janvier dernier.
Parfois surnommé "pass manga", le Pass culture a profité à la librairie. "Nous en sommes à 49,8 millions d'euros de chiffre d'affaires pour le livre, soit un peu plus de 50% des dépenses culturelles globales effectuées sur le Pass", indiquait en effet Sébastien Cavalier, président de la société par actions simplifiée (SAS) Pass Culture, à Livres Hebdo en novembre dernier.
Vers la fin du Pass Culture ?
Quelques mesures
Outre le Pass culture, quelques mesures pour le livre ont ponctué cette année le quinquennat du président-candidat. En juin dernier, Emmanuel Macron a ainsi décidé de faire de la lecture une "Grande cause nationale" pour lequel le Centre national du livre (CNL) consacre, en partenariat avec Matignon, une enveloppe d’environ cinq millions d’euros pour développer la lecture en France. Six mois plus tard, le Sénat a aussi adopté les lois Darcos et Robert. La première soutient les librairies face aux géants du e-commerce tandis que la seconde fixe un cadre législatif aux bibliothèques municipales et départementales.
En revanche, le quinquennat du président-candidat se referme sur quelques échec. Celui de la mission Sirinelli, lancée en mai dernier par Roselyne Bachelot afin d’accompagner les négociations entre les négociations d’auteurs et d’éditeurs. Censée aboutir à une "amélioration de l’équilibre et de la transparence dans les relations entre auteurs et éditeurs", la négociation s’est soldée, le 18 mars, sur un refus de la part du Syndicat national de l’édition (SNE) de signer le projet d’accord. Depuis le début de la campagne, plusieurs candidates et candidats ont pris fait et cause pour les auteurs. Pour rappel, Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon promettent par exemple la création d’un statut dédié tandis qu’Anne Hidalgo et Yannick Jadot se prononcent respectivement pour une rémunération "juste" et "garantie".