Il y a quelque chose de... rafraîchissant au royaume de Belgique. Non pas que le marché du livre s'y porte mieux qu'en France ou ailleurs en Europe. A de nombreux égards, ses acteurs rencontrent même plus de difficultés. Deux livres en langue française vendus outre-Quiévrain sur trois proviennent des éditeurs français. Or, à seulement 250 km de Paris et même quelques dizaines de Lille, le prix d'une majorité d'entre eux se trouve renchéri par la tabelle. Parallèlement, les éditeurs belges, dont les deux tiers réalisent un chiffre d'affaires annuel de moins de 250 000 euros, abordent la révolution numérique avec de lourds handicaps. La TVA sur le livre numérique, en particulier, demeure à 21 %, quand elle a été ramenée à 7 % en France depuis le 1er janvier.
Mais plutôt que de se morfondre devant la crise, les Belges préfèrent faire marcher le shaker, comme l'illustrait le week-end dernier le thème de la traditionnelle Foire du livre de Bruxelles, "Sexe, books & rock'n'roll". Et si certains restent encore imperméables aux initiatives tous azimuts du libraire indécrottablement iconoclaste, Marc Filipson, qui profitera du prochain agrandissement de son magasin principal de Bruxelles pour ouvrir... un bar à caviar et à champagne, ils cherchent tous des voies pour développer le marché du livre dans le contexte d'une Belgique "très compliquée d'un point de vue institutionnel et culturel", comme le rappelle le nouveau président de l'association des éditeurs, Bernard Dubois. A commencer par le rassemblement de quelque 60 petits éditeurs pour améliorer leur présence commerciale, en Belgique et à l'étranger.
Y aura-t-il du caviar, avec le champagne rituel, jeudi prochain à l'inauguration du 32e Salon du livre de Paris ? Il y aura en tout cas des écrivains russes puisque, dans le cadre de la saison "France-Russie 2012, langues et littératures", Moscou en est la ville invitée à côté du Japon, invité d'honneur. Avec de nombreuses rencontres, dont le forum que Livres Hebdo organise vendredi 16 mars à 16 h 30, salle Nota Bene, sur le thème "Vendre des livres français à l'étranger, quelle aventure !", la manifestation s'annonce plus internationale et plus professionnelle. En mettant en avant la place du livre dans la cité, ses rapports avec le cinéma ou sa mutation numérique, elle constituera un livre ouvert sur l'ensemble des métiers de la chaîne. Un coup de projecteur bienvenu alors que plusieurs candidats à l'élection présidentielle ont déjà annoncé leur visite.
