Près de 123 libraires, auteurs et éditeurs ont répondu à des questionnaires pour évaluer la situation après le premier confinement de mars 2020. Les résultats ? 62% des éditeurs et 88% des libraires estiment à plus de 20% les pertes de chiffre d'affaires, en juillet 2020. Les auteurs évaluent leur perte sèche moyenne à 1000 euros, liée à l'annulation des rencontres et salons du livre.
Une autre des conséquences de la fermeture des lieux culturels est le report de 76 titres à fin 2020, et 88 à 2021. "Ceci laisse présager un important effet accordéon, et un important encombrement en librairie, et par conséquent, des ventes limitées, surtout pour les éditeurs", rapporte l'étude du Ciclic.
Des aides peu sollicitées et inadaptées
À l'exception des Prêts Garantis par l'État et du chômage partiel, les autres dispositifs ont été très peu mobilisés. Cela pourrait s'expliquer par la complexité à recevoir ces aides pour des TPE ou PME. L'étude, ayant eu lieu cet été, ne regroupe pas les demandes faites dans le cadre du plan de soutien régional à la culture et auprès du CNL.
En juillet 2020, 100% des libraires et 96% des éditeurs indiquaient avoir une trésorerie et des capitaux propres positifs. Mais, cette réserve financière ne serait pas suffisante pour relancer l'activité économique. "L'apparente solidité des éditeurs et libraires régionaux mérite d'être considérablement nuancée", ajoute le Ciclic. Pour cause, le Prêt Garanti par l'État, après accord du banquier contractant, devront le rembourser en 2022.
Déjà cet été 47% des éditeurs, 49% des libraires et 27% des auteurs craignaient pour leur pérennité. Ainsi, seuls 31% des auteurs pensent avoir une situation financière leur permettant de survivre plus de 6 mois?. "Force est de constater que le second confinement n'a pas apporté la réassurance tant espérée", résume l'étude.