Édito par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Photo OLIVIER DION

"C’est plaisant de voir une foule prête à rencontrer des auteurs et à se précipiter sur leurs livres", nous disait lundi une éditrice. Le Salon du livre de Paris, c’est d’abord ça : l’occasion pour les éditeurs, le plus souvent enfermés dans leur bureau, d’être confrontés à des lecteurs en chair et en os, à leur envie de lire. A Paris, ils sont plus nombreux que dans les autres manifestations à être présents sur leur stand, surtout le week-end, pour profiter de ce bain de foule revigorant. "Ça nous change agréablement de notre tête-à-tête quotidien avec nos listings de vente, particulièrement désespérants depuis deux mois", avouait un de ses confrères.

Au bout du compte, la fréquentation du Salon, qui demeure à un niveau élevé, est toujours un phénomène rassérénant pour tous les professionnels du livre. C’est une étape dans l’année qui permet de repartir à l’assaut des médias et des libraires d’un pied plus assuré.

Pour tenter de mieux convaincre les libraires, ils liront avec profit notre enquête sur ce que ces derniers attendent aujourd’hui des représentants. Nous l’avons intitulée "Mon repré à moi", tant est forte la demande d’un service individualisé. Mais ce titre exprime aussi l’attachement réel et chaleureux qui unit, aujourd’hui plus que jamais, les deux professions.

Au Salon du livre, comme partout ailleurs, le polar est le roi de la fête. D’autant que les Français, longtemps restés dans l’ombre des Anglo-Saxons, sont désormais devenus à leur tour des auteurs de best-sellers et, gros avantage, on peut les montrer dans les salons à moindres frais… Michel Bussi et quelques autres se sont pliés à l’exercice des dédicaces de bon gré. Comme nous le mettons en évidence dans le dossier "Romans policiers" de ce numéro, sur les 50 meilleures ventes de l’année écoulée, 16 sont des titres d’écrivains français. Un vrai changement.

On attend qu’un psychanalyste nous explique les ressorts cachés de cet engouement planétaire. Pourquoi aime-t-on tant se faire peur dans une société pourtant si peu rassurante ? Parce que ça fait moins mal quand on revient à la réalité ? Le polar, aussi, c’est bon pour le moral.

27.03 2014

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