10 OCTOBRE ET 7 NOVEMBRE - PATRIMOINE France-Afrique

Ces deux livres sont étroitement liés, et défendent la même cause : celle des manuscrits anciens de Tombouctou et de sa région. Des familles de l'ancienne capitale de l'empire Songhaï, qui connut son apogée au XVIIe siècle, conservaient des livres calligraphiés en arabe dont certains remontent au XIe siècle. Et traitant de tous les sujets : littérature, comme Alexandre à Tombouctou (les exploits d'Alexandre le Grand), mais aussi sciences, médecine, vie quotidienne, et religion.

Au printemps 2012, des extrémistes islamistes ont pris le contrôle du nord du Mali, et commencé à détruire ses trésors. L'Unesco s'en est alarmée, mais le problème du patrimoine culturel est lié à la résolution du conflit entre rebelles et gouvernement malien.

Dans son beau livre-enquête, le journaliste et producteur à France Culture Jean-Michel Djian, qui a aussi initié l'Université ouverte des cinq continents à Tombouctou, nous donne à voir certains manuscrits, dont plusieurs expliqués et traduits. Parmi ses contributeurs, Georges Bohas, professeur d'arabe à l'Ecole normale supérieure de Lyon, est l'initiateur du programme Vecmas (Valorisation et édition critique des manuscrits arabes subsahariens). C'est dans ce cadre qu'a été créée une collection en coédition avec Actes Sud, dont le premier titre est cet Alexandre à Tombouctou. Heureusement pour notre patrimoine universel, quelques-uns des 900 000 manuscrits ont pu être sauvés avant l'arrivée des fanatiques.

Dans sa préface au livre de Jean-Michel Djian, J. M. G. Le Clézio note avec justesse : "Ce pays désertique et brûlant [...] est aussi le pays de la parole écrite."

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