En Suisse, après avoir repris un à un les droits dérivés de ses ouvrages et créé son propre système de diffusion, Calligram se tourne vers l’international. Le but de son fondateur ? Ne plus s’arrêter à l’objet livre et développer sa maison à travers des supports « d’avenir » comme le Webtoon.
« Je crois que c’est la fin des cessions de droits », tranche le créateur de Calligram, Christian Gallimard. Situant l’avenir dans une perspective internationale, il a récupéré toutes ses licences pour les exporter lui-même. « Les maisons auxquelles je vendais mes droits ne proposaient pas de marketing personnalisé par collection et ne mettaient pas en place une communication s’inscrivant dans la durée », précise-t-il.
Son inscription à l’internationale commencera avec la série best-seller, Max et Lili. Après un an de travail, elle voyagera dans les librairies italiennes dès le 7 avril et aura peut-être comme prochain horizon l’Espagne et le Portugal. « Je connais le marché italien depuis toujours, c’est pour ça que j’ai choisi ce pays en premier », justifie-t-il. Son modèle semble fonctionner : « 80 000 exemplaires ont d'ores et déjà été mis en place ».
La diversification comme cap
Au-delà de l’exportation du livre papier, Christian Gallimard vise la multiplication des supports. Grâce à une base de données numérique (DAM), il ouvre les développements au e-learning et compte mettre au point des « webcast ». « Je ne veux pas être limité par un seul support. Pour moi, l’avenir d’un éditeur est de devenir un centre de création multisupport ouvert à toutes les possibilités y compris le digital », explique-t-il. Une vidéo de deux minutes consacrée au harcèlement scolaire (Lili est harcelée à l’école) devrait par exemple être mise en ligne à la rentrée.
Enfin, Calligram a créé son propre système de diffusion et de distribution en développant une informatique en constante évolution et en sous-traitant à différents opérateurs sans s’appuyer sur les distributeurs traditionnels. Fluide depuis un an, cette nouvelle organisation permet de diffuser l’intégralité des titres de la maison. « Cela n’a pas été facile de faire tous ces changements pendant la pandémie mais ceux-ci permettent d’ouvrir de nombreuses opportunités pour assurer le développement de la maison sur un plan général et international », conclut le dirigeant.