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Classement Livres Hebdo de l’édition mondiale 2017

Photo UN /Andrea Brizzi

Classement Livres Hebdo de l’édition mondiale 2017

Le 11e classement Livres Hebdo de l’édition mondiale, qui n’intègre pas les groupes chinois en raison d’une rétention des données décidée par les autorités du pays, reflète les tensions sous-jacentes d’une industrie globalement stable. Etabli d’après les données financières de 2016 et repris par nos confrères Buchreport (Allemagne), Publishers Weekly (Etats-Unis), Bookdao.com (Chine), The Bookseller

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Par Fabrice Piault
Créé le 29.08.2017 à 21h03

Réalisé pour la 11e année consécutive sur la base des données économiques de 2016, le Classement annuel Livres Hebdo de l’édition mondiale se situe dans la continuité du précédent, qui avait reflété une stabilisation du secteur après les restructurations massives provoquées par la crise économique et l’irruption du numérique. Toujours repris sous licence par nos confrères Buchreport (Allemagne), Publishers Weekly (Etats-Unis), Bookdao.com (Chine), The Bookseller (Royaume-Uni) et PublishNews (Brésil), il répertorie 71 pôles éditoriaux réalisant un chiffre d’affaires égal ou supérieur à 150 millions d’euros dans l’édition d’éducation, l’édition professionnelle et-ou le "trade" (édition généraliste grand public). Ceux-ci relèvent de 50 groupes mondiaux, dont 7 français, issus de 14 pays et réalisant un chiffre d’affaires cumulé de 53,535 milliards d’euros.

  Conformément à leur logique propre d’entreprises développant à large échelle des activités dans des secteurs et sur des marchés différents, nombre de ces grands groupes ont procédé à des opérations de croissance externe de petite ou moyenne envergure ou à des réajustements de périmètre. Mais le classement 2017 n’est pas marqué par des acquisitions majeures ou une multiplication des restructurations lourdes. Dans un contexte de stagnation des marchés dans les pays développés, plusieurs, à commencer, en haut du tableau, par Pearson, Wiley ou Scholastic, ont en revanche continué à rechercher des gains de productivité en réduisant leurs équipes.

Hésitations chinoises

L’absence des groupes d’édition chinois, que nous classions depuis 2013, constitue la particularité majeure du classement 2017. Cinq groupes chinois s’inscrivaient dans le précédent : China South (6e), Phoenix (7e), China Publishing Group (CPG, 17e), Zhejiang Publishing United Group (18e) et China Education (20e). Après avoir pendant des années incité les principales entreprises d’édition du pays, toutes publiques, à constituer de grands groupes reconnus, susceptibles de peser sur le marché mondial, les autorités chinoises ont fait savoir qu’elles ne souhaitaient pas, cette année, que soient livrées les données économiques nécessaires au classement. Suivant une conception déjà avancée l’an dernier par CPG, un groupe étroitement lié au Parti communiste, elles considèrent qu’un classement des groupes d’édition chinois ne doit pas seulement prendre en compte leur poids économique, mais aussi leur "rôle social". Ce retour en arrière survient à l’approche du 16e Congrès du Parti communiste chinois, mi-octobre, qui suscite un raidissement dans tous les secteurs.

Notre classement continue cependant de faire apparaître la consolidation de l’édition au sein des "BRICS". D’une part, il enregistre le retour de deux groupes brésiliens. Somos Educação, né de l’absorption de Saraiva par Abril Educação, fait une percée au 32e rang, tandis que Editora FTD revient au 49e. D’autre part, il confirme le renforcement des deux principaux groupes russes, le généraliste Eksmo-AST, produit du rachat du second par le premier, qui se hisse du 48e au 37e rang, et le groupe essentiellement scolaire Prosveshcheniye (ex-Olma), qui pointe au 47e.

L’éducation d’abord

Dans un contexte d’incertitude géopolitique, et après de sévères restructurations, le secteur de l’éducation, et plus largement de la formation, grâce auquel Pearson consolide sa position de leader mondial de l’édition, apparaît plus que jamais comme une valeur sûre, qui conduit plusieurs groupes à s’y recentrer, tel l’espagnol Santillana. Pearson lui-même poursuit son désengagement de Penguin Random House, la filiale généraliste de Bertelsmann dont il ne conservera plus, en fin d’année, que 25 %. L’activité progresse chez Wiley, Cengage, Klett, Somos Educação ou Prosveshcheniye. Planeta investit dans la formation en Espagne et en France. Le russe Eksmo-AST a repris les éditeurs scolaires Drofa et Ventana Graf.

L’émergence depuis 2015 de Springer Nature comme une filiale distincte de Holtzbrinck, en forte croissance l’an dernier, constitue un autre signe de ce regain d’intérêt pour l’éducation, tout comme la création au sein de Bertelsmann d’une branche Bertelsmann Education séparée de Penguin Random House. En parallèle, le secteur jeunesse se porte bien partout dans le monde comme en témoigne la progression de Scholastic, le principal groupe dédié.

Le numérique à un palier

C’est aussi dans le "learning", un terme qui tend à remplacer celui d’"éducation" dans le vocabulaire des groupes concernés, que le numérique continue de progresser le plus. Parmi les groupes d’édition professionnelle, où il est à son maximum, concentrant l’essentiel de l’activité, sa part ne se développe plus qu’à la marge. Dans certains cas même, elle se tasse, comme chez Haufe où elle s’abaisse de 97 % à 95 % à un an d’intervalle.

En revanche, dans le "trade", l’édition généraliste, Mondadori, où la part du numérique dans le chiffre d’affaires s’élève encore de 4,8 % à 5,7 %, fait figure d’exception. De 2015 à 2016, le poids du numérique reflue de 9 % à 8 % chez Hachette, de 22 % à 19 % chez HarperCollins, de 12,7 % à 9 % dans la branche "trade" d’Houghton Mifflin Harcourt, de 25 % à 23 % chez Simon & Schuster. En attendant un nouveau saut technologique, un palier est visiblement atteint.

Les 50 pemiers groupes d’édition


1. Pearson

Numéro un de l’édition tous secteurs confondus, Pearson est d’abord le leader mondial de l’édition d’éducation, sur lequel il s’est presque complètement recentré depuis deux ans. Le groupe britannique fondé en 1844 a encore annoncé début juillet 2017 qu’il allait vendre avant fin septembre 22 % de ses parts dans Penguin Random House (PRH), pour une valeur de 3,11 milliards d’euros, à son coactionnaire Bertelsmann avec lequel il s’est associé en 2013. Sa participation dans PRH se réduit ainsi à 25 %, Bertelsmann détenant 75 % du groupe d’édition généraliste. En 2016, alors qu’un plan de restructuration a conduit au départ, au milieu de l’année, de 4 000 employés, Pearson, accuse une baisse de son résultat d’exploitation. Le groupe compte désormais 32 719 salariés dans plus de 70 pays, dont la France avec Pearson Education France. Il est organisé en trois divisions : Etats-Unis et Canada (65,5 % de l’activité), autres pays développés (17,6 %) et marchés émergents, dont Chine et Inde (16,9 %). Le numérique et les services professionnels représentent 68 % du chiffre d’affaires total.

2. RELX Group

RELX Group, leader mondial de l’édition universitaire et professionnelle, est détenu à 52,9 % par Reed Elsevier PLC, coté à la Bourse de Londres, et à 47,1 % par Reed Elsevier NV, coté à celle d’Amsterdam. Deux de ses branches mondiales sont prises en compte ici : Reed Elsevier sciences, techniques et médecine (33,6 % de l’activité de l’ensemble du groupe), et Reed Elsevier Legal (ex-LexisNexis, droit, 23,5 %). Les branches Risk & Business Information (assurances et information économique) et Reed Exhibitions (qui organise entre autres la London Book Fair, BookExpo America, la Foire du livre de Tokyo, le salon Livre Paris, la Foire de Vienne et la China Shanghai International Children’s Book Fair) ne sont pas incluses dans le périmètre. Le groupe anglo-néerlandais, présent dans 180 pays à travers des antennes dans 40 d’entre eux, réalise 55 % de son chiffre d’affaires avec l’Amérique du Nord, 25 % en Europe, et 20 % dans le reste du monde. Il a multiplié ses acquisitions en 2016 avec 17 opérations de croissance externe au total, pour un coût de 369 millions de livres sterling (404 millions d’euros). Toujours en progression, le numérique représente 79 % de l’activité de la branche scientifique, technique et médicale de RELX, et 82 % de celle de sa branche juridique. En France, le chiffre d’affaires de LexisNexis France et d’Elsevier-Masson place RELX au niveau du 8e groupe d’édition.

3. Thomson Reuters

Basé à New York et coté à New York et à Toronto, Thomson Reuters, dont la division Finance & risque ne relève pas du périmètre de ce classement, est contrôlé à 55 % par la famille canadienne Thomson via The Woodbridge Company Ltd. Ses activités d’édition professionnelle (43,2 % du chiffre d’affaires de l’ensemble du groupe) sont réparties en deux divisions - Droit (30,2 %) et Fiscalité & comptabilité (13 %) - depuis qu’elle a cédé, en octobre 2016, sa division Propriété intellectuelle & science à un fonds d’investissement. Seulement 7 % de son activité provient encore des produits imprimés, principalement dans le secteur du droit, alors que 93 % est générée par les services numériques. Le groupe présent dans 93 pays, réalise 62 % de son activité en Amérique, 27 % en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique, et 11 % dans la zone Asie-Pacifique.

4. Bertelsmann

L’édition représente 20,7 % de l’activité du géant allemand des médias, Bertelsmann, propriété de la famille Mohn via une fondation. La branche se développe principalement grâce à Penguin Random House (PRH, 10 594 salariés, près de 250 marques éditoriales qui produisent chaque année dans 23 pays sur les cinq continents plus de 15 000 nouveaux titres physiques, audio et numériques vendus à plus de 800 millions d’exemplaires), numéro un mondial de l’édition généraliste ("trade"). A 53 % depuis la fusion, le 1er juillet 2013, de Penguin et de Random House, la participation de Bertelsmann dans PRH, qui compte 10 594 salariés, sera portée fin septembre 2017 à 75 %, Pearson (n° 1) conservant 25 %. Bertelsmann détient par ailleurs 100 % de Random House Allemagne, premier éditeur allemand, même si celui-ci est géré par le groupe fusionné. Le chiffre d’affaires de PRH, numérique à plus de 20 %, est réalisé à 56,5 % aux Etats-Unis, 10,7 % au Royaume-Uni, 7,9 % en Allemagne, 0,3 % en France, 8,3 % dans le reste de l’Europe et 16,4 % dans le reste du monde.

Parallèlement, la nouvelle division Bertelsmann Education, issue de PRH et consolidée pour la première fois en 2016 (1 488 salariés), propose des services numériques principalement dans la santé et les technologies. Les deux divisions sont basées à New York.

5. Wolters Kluwer

Fondé en 1836, basé à Alphen-sur-le-Rhin (Pays-Bas) et coté à Euronext, à Amsterdam, le groupe néerlandais d’édition professionnelle Wolters Kluwer compte 18 318 salariés et revendique des clients dans 190 pays. Seules trois des quatre grandes divisions internationales du groupe, représentant 74,6 % de son chiffre d’affaires, sont prises en compte dans ce classement : Legal, Tax & Regulatory (droit, ressources humaines, administration publique), Tax & Accounting (fiscalité, facturation) et Health (santé). Governance & Compliance Services assure par ailleurs des services aux entreprises. 73 % du chiffre d’affaires de Wolters Kluwer est généré par les produits numériques, 15 % par l’imprimé et 12 % par les services. Le groupe réalise 61,6 % de son activité en Amérique du Nord, 3,7 % aux Pays-Bas, 27 % dans le reste de l’Europe, 5,7 % en Asie-Pacifique, et 2 % dans le reste du monde. En France, depuis qu’il a revendu en 2013 ses activités d’édition médicale et paramédicale (Lamarre, Doin, Pradel, Arnette, etc.), Wolters Kluwer est concentré dans le droit (Lamy, Dalian).

6. Hachette Livre

Principal éditeur français, numéro deux au Royaume-Uni, troisième en Espagne et quatrième aux Etats-Unis, Hachette Livre emploie 7 268 salariés et détient plus de 150 marques d’édition qui ont publié 17 965 nouveaux titres en 2016 dans le monde où le groupe est présent directement ou indirectement dans plus de 70 pays. Basée à Paris, la branche édition de Lagardère Médias, dont elle représente 30,6 % de l’activité, réalise 44 % de son chiffre d’affaires dans la littérature générale ; 17 % dans l’éducation ; 13 % dans la jeunesse et le livre illustré ; 3 % dans la référence ; 11 % dans les fascicules ; 11 % avec la distribution et 1 % dans d’autres secteurs. 8 % de son activité provient du numérique. En 2016, le groupe a réalisé 34 % de son activité en France (Fayard, Grasset, Stock, Lattès, Calmann-Lévy, Larousse, Dunod, Hatier, etc.) et dans les pays francophones ; 25 % aux Etats-Unis et au Canada (Hachette Book Group USA : Grand Central ; Little, Brown ; Hachette Books, etc.) ; 23 % au Royaume-Uni (Hachette UK : Hodder & Stoughton ; Octopus ; Orion ; Headline ; Little, Brown ; Hachette Children’s Books), en Australie et en Nouvelle-Zélande ; 7 % en Espagne (Hachette España : Anaya, Salvat, Bruño) et en Amérique latine (Patria Cultural au Mexique, Aique en Argentine) ; et 11 % avec sa division fascicules internationale. Hachette Livre est implanté en Inde via Hachette UK, dans le monde arabe via la société commune Hachette-Antoine créée avec le groupe libanais Librairie Antoine, en Chine via la société commune Hachette-Phoenix dont il détient 49 % au côté de Phoenix, en Russie où il possède 49 % du groupe Atticus. En 2016, Hachette Livre s’est renforcée aux Etats-Unis en reprenant la branche édition du groupe Perseus, à Singapour en acquérant un catalogue scolaire et au Royaume-Uni avec les sociétés d’applications mobiles Neon Play et Brainbow Ltd. Toujours outre-Manche, le groupe a racheté en mars 2017 l’éditeur de livres numériques Bookouture.

7. Planeta

Fondé en 1949 par la famille Lara, qui en est toujours propriétaire, et basé à Barcelone, le numéro un de l’édition espagnole, est par ailleurs présent dans d’autres secteurs des médias (le quotidien La Razón, le groupe audiovisuel AtresMedia…). Il se développe dans l’édition généraliste et scolaire, qui représente 55,6 % de son chiffre d’affaires total avec plus de 100 marques éditoriales. Principal exportateur de livres en Amérique latine, il est implanté dans 25 pays, à commencer par la France où il détient Editis, le deuxième groupe du pays (30 maisons réparties chez Laffont, Edi8, Place des éditeurs, Univers Poche, Nathan-Bordas-Le Robert, etc.), qui se diversifie dans la formation avec les acquisitions en octobre 2016 de l’ESLSCA Paris, et en juin 2017 de l’EDC Paris Business School, comme sa maison mère dont la division formation accueille plus de 100 000 étudiants. En Espagne, Planeta est propriétaire d’Espasa Calpe, Destino, Seix Barral/Esencia, Temas de Hoy, Minotauro, Quinteto, Infantil y Juvenil, Booket, Ariel ou encore de 90 % de Tusquet, du club Circulo de lectores et de la chaîne de librairies Casa del Libro. Puissant en Amérique latine (Argentine, Chili, Uruguay, Colombie, Venezuela, Equateur, Mexique), Planeta est aussi implanté sur le marché hispanophone aux Etats-Unis. Au Portugal, il contrôle la chaîne de librairies Bertrand. En 2016, le groupe s’est associé à De Agostini (n° 29) pour créer en Italie la société d’édition commune DeA Planeta Libri.

8. McGraw-Hill Education

Détenu par le fonds d’investissement Apollo Global Management, le groupe d’édition scolaire, universitaire et professionnelle sur tous supports McGraw-Hill Global Education Holdings (MHGE) comprend McGraw-Hill School Education Holdings, qui est l’un des trois principaux éditeurs scolaires aux Etats-Unis. Basé à New York, le groupe réalise un tiers de son chiffre d’affaires en numérique. Il publie dans plus de 60 langues pour des clients dans 154 pays et est directement présent dans 44 pays en Amérique du Nord et du Sud comme en Europe - particulièrement au Royaume-Uni -, en Australie et en Asie. Il est leader sur son marché en Inde, où il s’est implanté dès 1970, et a créé en Chine une société mixte avec New Oriental.

9. Wiley

Le groupe américain d’édition scientifique, technique, médicale et d’érudition, fondé en 1807, basé à Hoboken (New Jersey) et coté au New York Stock Exchange, est structuré en trois branches, avec un total de 4 700 salariés. La branche Recherche (sciences, techniques, médecine, soit 55,9 % du chiffre d’affaires total), fait de Wiley le principal éditeur des sociétés savantes, avec quelque 1 700 revues et 19 000 livres numériques. L’activité de la branche d’édition professionnelle et générale (23,4 % du total) comprend notamment les fameux livres "pour les nuls". La branche éducation du groupe (20,7 %) se concentre dans le secteur universitaire. Wiley tire 63 % de ses revenus du numérique et a acquis en 2016 l’éditeur de logiciels Atypon et la start-up Ranku, spécialisée dans les technologies pour l’éducation. Le groupe réalise 28 % de son chiffre d’affaires hors des Etats-Unis, principalement au Canada, en Europe, en Asie et en Australie. Il a été le premier groupe d’édition américain à développer, dès 1979, une activité en Chine, où il dispose de bureaux à Pékin et à Shanghai.

10. Springer Nature

Springer Nature est né de la fusion en mai 2015 de Springer, le groupe allemand de revues scientifiques, techniques et médicales, fondé en 1842 et basé à Berlin, avec Macmillan Science and Education, la branche scientifique du groupe Holtzbrinck (n° 15). Détenu à 53 % par Holtzbrinck et à 47 % par le fonds d’investissement BC Partners, il compte près de 13 000 salariés dans plus de 50 pays. Organisé en trois branches - Recherche (62 % du chiffre d’affaires), Education (19 %) et Professionnel (19 %) -, il propose des bases de données, des services en ligne ou organise des conférences et des séminaires, avec des marques comme Springer, Scientific American, Nature Research, BioMed Central, Palgrave Macmillan, Macmillan Education, Digital Science, Digital Education, Macmillan New Ventures et, en Allemagne, J. B. Metzler. Il réalise 46 % de son chiffre d’affaires (dont les trois quarts d’origine numérique) en Europe et au Moyen-Orient, 32 % aux Amériques et 22 % dans la zone Asie-Pacifique. Springer dispose d’une petite filiale en France, où il a acquis, en janvier 2014, l’éditeur alsacien d’ouvrages d’apprentissage de la conduite Planète Permis SAS.

11. Scholastic

Principal éditeur et distributeur de livres pour la jeunesse dans le monde, Scholastic a été fondé en 1920. Le groupe basé à New York compte 8 400 salariés répartis en trois branches depuis qu’il a vendu en mai 2015 sa branche Educational Technology and Services pour 575 millions de dollars à Houghton Mifflin Harcourt (n° 14), et fermé la même année sa branche Media, Licensing and Advertising. La branche jeunesse, Children’s Book Publishing and Distribution, représente 59,9 % du chiffre d’affaires, la branche éducation 17,8 % et l’international 22,3 %. Hors des Etats-Unis, Scholastic, qui publie dans 45 langues, opère dans 165 pays à partir de succursales au Canada, au Royaume-Uni, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Irlande et dans plusieurs pays d’Asie (Inde, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Taïwan, Thaïlande) et d’Amérique latine (Mexique, Argentine, Porto Rico, ainsi que Colombie depuis mai 2017).

12. HarperCollins

HarperCollins, la branche livre du groupe de communication du magnat australien Rupert Murdoch, News Corp., dont il pèse 19,8 % de l’activité, est basé à New York et figure parmi les cinq principaux groupes d’édition généralistes aux Etats-Unis. Le groupe se développe à travers quelque 120 marques dont Avon, Harper, William Morrow, Zondervan, Thomas Nelson et, depuis 2014, Harlequin. Il réalise 19 % de son chiffre d’affaires avec le numérique. Outre les Etats-Unis, HarperCollins est fortement implanté au Canada, au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle-Zélande ainsi qu’en Asie avec une puissante filiale en Inde et un partenariat en Chine. Harlequin lui a, en outre, ouvert les portes de plusieurs dizaines d’autres marchés étrangers. C’est le cas en particulier du Brésil, de l’Italie et de la France, où l’éditeur de romans sentimentaux a longtemps été partenaire à 50/50 d’Hachette Livre (n° 6) avant que ce dernier ne cède au printemps 2016 à HarperCollins ses parts au sein de la filiale rebaptisée HarperCollins France et profilée pour de nouveaux développements. Toujours en s’appuyant sur les ex-filiales d’Harlequin, HarperCollins a de même constitué en 2015 de nouvelles implantations au Brésil et en Italie.

13. Cengage

Le groupe américain de 4 750 salariés, basé à Boston, et dont l’exercice fiscal court d’avril à mars, figure parmi les principaux fournisseurs de contenus et de services imprimés et numériques pour les marchés du scolaire et des bibliothèques. Propriété des fonds d’investissement Apax Parners et Omers, il s’est réorganisé au premier trimestre 2017 en trois branches. La branche Learning rassemble ses produits et services développés, pour 49 % en numérique, dans les secteurs universitaire et professionnel aux Etats-Unis sous les marques Heinle, Wadsworth, Delmar, South-Western, Brooks/Cole, South-Western, Course Technology ou encore National Geographic Society’s School Publishing (ouvrages physiques et numériques, outils pédagogiques pour l’apprentissage de l’anglais, collections scientifiques). La branche Gale propose des solutions d’information (600 bases de données) aux écoles, aux bibliothèques et aux entreprises. La branche internationale du groupe dispose d’implantations dans 38 pays et de clients dans 165. Elle est particulièrement implantée en Chine et dispose d’une base à Singapour. Elle est présente au Royaume-Uni et en Australie ; en Europe, Afrique et Moyen-Orient ; et en Amérique latine, avec une base à Mexico. Au total, Cengage réalise 81 % de son chiffre d’affaires aux Etats-Unis, et 19 % dans le reste du monde.

14. Houghton Mifflin Harcourt

Le groupe de Boston, qui emploie au total 4 500 salariés, s’est renforcé avec l’acquisition en mai 2015 auprès de Scholastic (n° 11) de sa branche Educational Technology and Services pour 575 millions de dollars. Il appartient à Education Media & Publishing Group, créé aux îles Caïmans par l’entrepreneur irlandais Barry O’Callaghan. Fondé en 1832 et coté au Nasdaq, Houghton Mifflin Harcourt revendique 40 % du marché scolaire aux Etats-Unis avec sa branche éducation qui représente 88 % de son chiffre d’affaires. Sa branche d’édition généraliste et de référence (12 % du chiffre d’affaires total) assure 9 % de son activité avec le numérique. A l’international, où il ne réalise que 6 % de son chiffre d’affaires, le groupe est surtout présent, hors du monde anglophone, dans les pays émergents : Asie-Pacifique, Moyen-Orient, Amérique latine, Afrique.

15. Holtzbrinck

La branche livre du groupe familial de presse et d’édition allemand Holtzbrinck, basé à Stuttgart, s’appuie sur deux pôles. Le secteur d’édition généraliste Macmillan Pulblishers (77,7 % % du chiffre d’affaires) regroupe en Allemagne, où il est numéro deux derrière Random House/Bertelsmann, Fischer, Rowohlt, Kiepenheuer & Witsch et Droemer Knaur ; aux Etats-Unis, où il figure parmi les cinq principaux groupes, Macmillan, St Martin’s Press, Henry Holt, et Farrar, Straus and Giroux ; et au Royaume-Uni et en Australie, Pan Macmillan. Le secteur universitaire Macmillan Learning (22,3 % du chiffre d’affaires), qui inclut le département numérique Holtzbrinck Digital, comprend Beford/St Martin’s, Hayden-McNeil, W. H. Freeman, Worth Publishers et les services numériques LaunchPad ou Sapling Learning, et a acquis l’an dernier aux Etats-Unis Roberts and Company, WriterKey et la plateforme d’autoédition Pronoun. Le groupe réalise 59 % de son activité en Amérique du Nord, 21 % en Allemagne, 9 % au Royaume-Uni, 6 % dans les autres pays d’Europe et 5 % ailleurs dans le monde. Parallèlement, Holtzbinck détient 53 % du groupe d’édition scientifique Springer Nature (n° 10), formé en mai 2015 par la fusion de son ancienne branche éducative et scientifique avec Springer Science and Business Media, mais dont il ne consolide pas l’activité avec celle de sa branche livre.

16. Shueisha

Le principal éditeur de mangas au Japon (30 % du marché) a été fondé en 1926 par Shogakukan (n° 22) comme une branche dédiée à l’édition de loisirs, mais il constitue une société séparée depuis 1949. Contrôlé par la holding Hitotsubashi, comme Shogakukan et Hakusensha, il partage avec ces derniers la plateforme de distribution numérique ShoPro et les filiales Viz Media, principal éditeur de mangas aux Etats-Unis, et Viz Europe, basé à Paris où il édite sous la marque Kazé. Shueisha, qui a renoué avec la croissance en 2016 après huit années de recul, compte 754 salariés.

17. Kodansha

Kodansha, présent dans tous les secteurs de la littérature générale, le livre pour la jeunesse, le livre d’art et de référence, le manga et les sciences, a été fondé en 1909 par la famille Noma, toujours propriétaire. Basé à Tokyo, il emploie 901 salariés. A l’international, l’une des priorités du groupe japonais, Kodansha Europe vend des livres en anglais sur la culture japonaise ; Kodansha USA Publishing & Vertical s’implante aux Etats-Unis en partenariat avec l’imprimeur Dai Nippon. Le groupe a lancé en 2012 en Chine un mensuel de mangas en partenariat avec le groupe chinois Guangxi Publishing & Media.

18. Informa

Le groupe britannique coté au London Stock Exchange, par ailleurs organisateur d’événements et de salons dont le chiffre d’affaires n’est pas pris en compte ici, se développe dans l’édition universitaire et professionnelle avec deux branches. Le groupe universitaire Taylor & Francis (62,8 % du chiffre d’affaires) se développe avec plus de 120 000 titres de livres et 2 400 revues sous 5 principales marques : Taylor & Francis, Routledge, CRC Press, Garland Science et Cogent OA. La branche professionnelle Business Intelligence (37,2 % du chiffre d’affaires) se concentre sur cinq marchés : l’agrobusiness, la finance, le maritime, la pharmacie ainsi que les télécoms, les médias et la technologie. Le numérique assure 24 % du chiffre d’affaires d’Informa. Le groupe dispose de 100 bureaux dans 25 pays, réalisant environ 42 % de son activité en Amérique, 12 % en Europe, 18 % au Moyen-Orient et en Afrique et 28 % dans le reste du monde.

19. Kadokawa Shoten

Kadokawa Shoten Publishing, filiale d’édition du groupe de communication japonais Kadokawa Dwango Corporation, né de la fusion en 2014 de Kadokawa Holdings et de Dwango (jeux et services vidéo), compte 1 700 employés. Il se développe à travers sept sociétés d’édition en littérature générale (Kadokawa Shoten), universitaire et dictionnaires (Kadokawa Gakugei Shuppan), manga et littérature jeunesse (Fujimi Shobo). Le groupe bénéficie du succès de ses novélisations de dessins animés ("bunku", plus de 40 % du chiffre d’affaires). A l’international, le groupe a établi en 2016 aux Etats-Unis une joint-venture avec la marque de mangas et littérature grand public d’Hachette Book Group, Yen Press, et en Thaïlande la marque Kadokawa Amarin, en partenariat avec le groupe Amarin Printing & Publishing PCL, pour distribuer des productions japonaises en langue thaïe.

20. Oxford University Press

Le département édition de l’université anglaise d’Oxford, auquel il reverse 30 % de ses bénéfices, est un éditeur universitaire majeur dont l’origine remonte à l’invention de l’imprimerie, au XVe siècle. Il est présent dans 52 pays grâce à un essor international initié dans le monde anglophone dès la toute fin du XIXe siècle avec des bureaux à New York (1896), au Canada (1904), en Australie (1908), en Inde (1912) et en Afrique du Sud (1914), puis au-delà à partir de 1926 grâce à la diffusion de méthodes d’apprentissage de l’anglais. Oxford University Press publie dans quelque 40 langues plus de 6 000 titres par an. Le numérique atteint 22 % de son chiffre d’affaires. Le groupe qui dispose d’une puissante filiale aux Etats-Unis est très présent au Canada, en Inde, au Pakistan, en Chine (où il a signé en 2016 un accord de coopération avec le China Publishing Group), en Malaisie, à Singapour, au Kenya, en Afrique du Sud, en Tanzanie, en Espagne et au Mexique, réalisant plus de 40 % de son activité sur les marchés émergents.

21. Bonnier

Initiée en 1804, la branche livre de Bonnier emploie 2 300 salariés et pèse 30,2 % du chiffre d’affaires du groupe familial suédois éponyme, présent en Suède et en Europe du Nord dans tous les secteurs des médias. Bonnier Books comprend des maisons d’édition et des clubs de livres dans plusieurs pays dont la Suède (Albert Bonniers, Wahlström, Semic, AdLibris), le Danemark (Carlsen), la Finlande (Tammi), la Norvège (Cappelen Damm, en partenariat avec Egmont, n° 25), l’Allemagne (Ars Editzion, Carlsen, Piper, Thienemann-Esslinger, Ullstein, Berlin Verlag, Aladin), la Pologne (Marginesy), la France (Piccolia, Elcy), le Royaume-Uni (Hot Key Books, Zaffre, Templar, Iglo Books, Blink, Autumn, Weldon Owen), l’Australie (Five Mile Press, Echo Publishing) et les Etats-Unis (Little Bee Books). Le principal groupe de fiction en Scandinavie détient aussi le principal site nordique de vente en ligne, Adlibris, la chaîne Pocket Shop (16 librairies en Suède, 3 en Allemagne, 1 en Finlande) et la chaîne de librairies finlandaise Akateeminen Kirjakauppa. Bonnier réalise 56 % de son activité en Suède, 4 % en Norvège, 14 % en Finlande, 6 % au Danemark, 8 % en Allemagne, 7 % aux Etats-Unis et 6 % ailleurs. Le numérique génère 17 % de l’activité. Le groupe, qui a inauguré en septembre 2016 la plateforme digitale SelmaStories, a lancé en avril 2017 un nouvel éditeur numérique, Bonnier Bookery. Il développe aussi son service de livres audio et livres numériques en ligne, BookBeat, en Suède et en Finlande, avant l’Allemagne et le Royaume-Uni.

22. Shogakukan

Le groupe japonais, créé en 1922 et basé à Tokyo, édite avec 725 salariés des manuels scolaires et des ouvrages de pédagogie, mais aussi des ouvrages de référence, dictionnaires et encyclopédies, ainsi que du manga, dont il est un des leaders. Shogakukan publie 64 magazines et 760 nouveautés par an. Le groupe fait partie, comme Shueisha (n° 16), qu’il a créé en 1925 mais qui est indépendant depuis 1949, et Hakusensha, du grand conglomérat Hitotsubashi. Avec Shueisha, Shogakukan développe depuis 2002 Viz Media, le principal éditeur de mangas aux Etats-Unis, et depuis 2008 Viz Europe, basé à Paris où il édite sous la marque Kazé. Le groupe a aussi créé la filiale Shogakukan Asia, basée à Singapour.

23. Simon & Schuster

Le groupe américain fondé en 1924 et détenu par le géant de la communication CBS, dont il n’assure que 5,8 % du chiffre d’affaires total, figure parmi les cinq principaux groupes américains d’édition généraliste. Avec quelque 1 300 salariés, Simon & Schuster publie 2 000 nouveautés par an sous 35 marques comme Free Press, Scribner (dont Touchstone), Atria (dont Howard Books), Gallery Publishing Group (dont Pocket Books), Threshold et, pour la jeunesse, Atheneum, Simone Pulse, Aladdin, Little Simon, Beach Lane, etc. Il a acquis Adams Media en novembre 2016. S & S dispose de filiales au Royaume-Uni, au Canada, en Australie et en Inde. En 2016, il a réalisé 23 % de son chiffre d’affaires avec le numérique.

24. Santillana

Depuis qu’il a cédé, le 1er juillet 2014 à Penguin Random House (Bertelsmann, n° 4), ses activités dans la littérature générale, le groupe espagnol fondé en 1961 et filiale de Prisa, numéro un des médias en Espagne (El País, etc.), s’est recentré sur l’édition d’éducation. Présent en Espagne et au Portugal, mais aussi au Brésil, au Mexique, en Argentine, au Chili et en Colombie (22 pays au total) avec 3 906 salariés, Santillana réalise plus des trois quarts de son activité en Amérique latine. 17 % de son chiffre d’affaires est généré par le numérique.

25. Egmont

Le groupe de presse et de communication danois Egmont, créé en 1878 et détenu par une fondation privée, est présent dans l’édition avec deux branches, Egmont Publishing, en perte de vitesse, et la petite branche Egmont Books. Elles représentent au total 36,7 % de l’activité de l’ensemble du groupe, contre 45,7 % un an plus tôt. Egmont Publishing développe sur tous les supports des produits pour la jeunesse en Scandinavie, dans le monde germanophone, au Royaume-Uni, en Europe de l’Est, en Turquie (Dogan Egmont), en Chine ainsi que, via sa joint-venture Hardie Grant Egmont, en Australie. Elle détient des licences Disney, Hasbro, Mattel, Warner, entre autres. Egmont Books (littérature générale, livre pour la jeunesse, BD, livre audio, parascolaire), présente dans toute l’Europe du Nord, comprend les maisons universitaires et professionnelles Høyskoleforlaget et Akribe. Au Danemark, elle contrôle Cappelen Damm, Lindhardt & Ringhof (dont Audioteket et Per Kofod), Aschehoug, Alinea, Mailing Beck. Cappelen Damm est aussi implanté en Suède, ainsi qu’en Norvège via la joint-venture Cappelen Damm (avec Bonnier, n° 21) et la chaîne de librairies Tanum.

26. Klett

Le principal éditeur scolaire et universitaire d’Allemagne, également actif en littérature générale sous le nom de Klett-Cotta, est un groupe familial fondé en 1844. En plein essor, Klett emploie 3 605 personnes et compte une soixantaine d’entreprises d’édition et de sociétés connexes sur 33 sites de 15 pays (dont la France avec une petite implantation), principalement en Europe centrale et de l’Est, produisant plus de 2 800 nouveautés par an. Parmi elles, Österreichischer Bundesverlag (Autriche) et Schweizer Schulbuchverlag (Suisse). Le scolaire assure 53,5 % du chiffre d’affaires du groupe, la formation continue progresse à 34,1 %, l’information professionnelle recule à 8,9 % et la littérature générale à 2,6 %.

27. Woongjin ThinkBig

Le groupe coréen spécialisé dans l’éducation et la référence, créé en 1980 et basé à Séoul, fait partie d’un grand conglomérat industriel également présent dans l’énergie et la chimie. Il emploie 1 793 salariés, répartis dans plusieurs pôles : scolaire, parascolaire, formation permanente, apprentissage de l’anglais, encyclopédies et livres illustrés, collections éducatives, etc.

28. Mondadori Libri

La branche édition de la Fininvest, holding de communication présidée par Marina Berlusconi, fille de l’ancien président du Conseil italien, qui la détient à 50,4 %, revendique 29,3 % du marché du livre italien. Cette part atteindrait cependant 40 % depuis le rachat à l’automne 2015 (validé au début de 2016), de son principal concurrent, RCS Libri, rebaptisé Rizzoli Libri (Rizzoli, Bompiani, Bur, Fabbri, Sonzogno, Lizard, Marsilio…). Mondadori, fondé en 1907, se développe dans la littérature générale et l’éducation avec Edizioni Mondadori, Giulio Einaudi, Edizioni Piemme et Sperling & Kupfer (dont Frassinelli). Avec Mondadori Education et Rizzoli Education, le groupe détient 24 % du marché scolaire italien. Mondadori Electa est puissant dans le secteur du livre d’art et du livre illustré tout en proposant divers services aux musées. Une division Mondadori jeunesse rassemble les activités de ses différentes filiales dans ce secteur. Le groupe réalise au total 5,7 % de son chiffre d’affaires avec le numérique. Par ailleurs, Mondadori comprend aussi une division vente au détail, avec un réseau de 628 librairies dans toute l’Italie, qui n’est pas consolidé dans ce classement.

29. De Agostini

De Agostini Editore fait partie, en réalisant 8,5 % de son chiffre d’affaires, de De Agostini SPA, propriété de B & D Holding (les familles Boroli et Drago), par ailleurs présent dans les jeux et services, le loto, la finance, les médias et la communication, non consolidés dans notre classement. Fondé en 1901, De Agostini Editore comprend quatre unités distinctes qui publient dans 13 langues et 30 pays : De Agostini Publishing, De Agostini Libri, Editions Atlas France/Suisse (fascicules et marketing direct ; livres confiés sous licence à Glénat) et Digital De Agostini. Leader mondial de l’édition de fascicules (près de 60 % de son chiffre d’affaires), le groupe italien est également présent dans l’édition de référence, les livres illustrés et les cartes géographiques, les ouvrages scolaires et professionnels. En 2016 il a créé, en partenariat avec l’espagnol Planeta (n° 7), la joint-venture DeAPlaneta Books pour développer de nouveaux projets éditoriaux.

30. Madrigall

Le groupe français Madrigall, qui a achevé en 2015 une réorganisation fondée sur la mutualisation au niveau du groupe de ses services généraux, de ses outils de diffusion (Diffusion Gallimard, Diffusion Flammarion, CDE, Sofédis) et de distribution (Sodis, UD) ainsi que de ses librairies (une petite dizaine), se développe à partir de trois pôles éditoriaux, tous concentrés dans l’édition généraliste (littérature, sciences humaines, jeunesse, bande dessinée, pratique-tourisme, art). Gallimard, l’éditeur français majeur en littérature, créé en 1911, comprend une dizaine de maisons d’édition dont Gallimard Jeunesse, Gallimard Loisirs, Folio, Denoël, Mercure de France, P.O.L, La Table ronde, Verticales, Alternatives ou Futuropolis. Flammarion, créé en 1875, détient les marques Arthaud, Pygmalion, GF, Autrement et J’ai lu. Enfin, la maison belge Casterman se concentre sur la bande dessinée et la jeunesse. Madrigall, qui a revendu en 2016 Fluide glacial à Bamboo, possède également la majorité de la plateforme de distribution numérique Eden Livres et dispose de plusieurs filiales d’édition et de distribution au Québec (Gallimard Ltée, Flammarion Ltée, Socadis).

31. Lefebvre Sarrut

Le principal groupe français d’édition professionnelle et universitaire, contrôlé à 77 % par la famille Lefebvre via la holding Frojal, et à 23 % par le groupe familial Sarrut, emploie 2 223 personnes. Il est concentré dans le droit en France, avec Francis Lefebvre (fondé en 1925), les Editions législatives (1947) et Dalloz (1845), en Espagne (El Derecho), en Italie (50 % d’Ipsoa Francis Lefebvre), en Belgique et au Royaume-Uni (Indicator), aux Pays-Bas (SDU) et en Allemagne (50 % de Juris). Il a racheté le principal éditeur juridique belge, Larcier, en 2016. Lefebvre Sarrut est aussi présent dans la formation en France et en Belgique avec Elegia, Dalloz formation et CSP Formation. Frojal contrôle par ailleurs Viveo, spécialisé dans l’information technique et financière.

32. Somos Educação

Somos Educação a été connu sous le nom d’Abril Educação jusqu’en 2015, où il a été repris par le fonds Tarpon Investimentos (74,8 %), soutenu par le Gouvernement de Singapour (GIC, 18,4 %) et d’autres actionnaires (6,8 %), et où il a racheté les branches édition et éducation de son concurrent, Saraiva. Le principal éditeur brésilien, qui opère sous les marques Saraiva, Atica et Scipione, est d’abord le numéro un du secteur scolaire où il s’organise en deux divisions : Publishing and Learning Systems et Technical and Higher Education Solutions (SETS). Somos Educação, dont l’édition représente 74,3 % de l’activité, développe par ailleurs avec la branche Schools, Courses & Other plusieurs systèmes d’enseignement (SER, Anglo, pH, Maxi, Motivo, GEO, Farias, Brito) et détient diverses écoles dont ETB.

33. Gruppo editoriale Mauri Spagnol

Le groupe éditorial Mauri Spagnol (170 salariés) constitue la branche édition des Messaggerie Italiane, groupe italien de presse, d’édition et de distribution fondé en 1914 et propriété, à Milan, des familles Spagnol (70,1 %) et Mauri. Il compte 9 maisons (Bollati Boringhieri, La Coccinella, Garzanti (Corbaccio), Longanesi, Salani, Guanda, Nord, Vallardi et TEA), 50 % de Superpocket, et, en Espagne, Duomo Ediciones, basé à Barcelone. Il est articulé au distributeur Messaggerie Libri, qui revendique un quart du marché du livre italien. Le groupe détient 33 % de la plateforme de distribution numérique Edigita en partenariat avec Feltrinelli, et contrôle IBS, la principale librairie italienne en ligne. Messaggerie s’est par ailleurs accordé avec Deutsche Telekom pour lancer en Italie la liseuse Tolino.

34. Kyowon

Le groupe coréen, détenu à 75,7 % par son fondateur en 1985 Chang Pyung-soon, emploie dans sa branche édition (64,1 % du chiffre d’affaires) 1 602 salariés, auxquels s’ajoutent 35 000 commerciaux répartis dans 200 antennes dans tous les pays. Kyowon, qui couvre particulièrement les champs de l’éducation, du livre illustré, des contes et des services en ligne (notamment l’information prénatale et la petite enfance), produit en effet quelque 90 collections encyclopédiques vendues en particulier par courtage, pour moitié acquises auprès d’éditeurs japonais, britanniques ou français.

35. Média-Participations

Le groupe français contrôlé via la holding belge Média-Participations par la famille Montagne (60 %), notamment associée à Axa (19 %) et à Michelin (14 %), compte 1 095 salariés en France, en Belgique, en Suisse et aux Etats-Unis. Leader européen de l’édition de bandes dessinées (Dargaud, Dupuis, Le Lombard, Kana, Urban Comics) et de la production de dessins animés (Ellipsanime, Belvision, Storimages, Dupuis audiovisuel, Mediatoon international distribution…), il se développe dans l’édition numérique et le jeu vidéo (Anuman Interactive). Il est aussi dans l’édition religieuse, la jeunesse et le livre pratique (Groupe Fleurus) et réalise une part de son chiffre d’affaires dans la presse magazine (Rustica, etc.). A l’international, il dispose d’antennes en Belgique, en Suisse, en Italie, en Chine (Dargaud China) et aux Etats-Unis.

36. Cambridge University Press

Le département édition de l’université britannique de Cambridge est le plus ancien éditeur du monde, fondé en 1534 par Henri VIII. Avec un catalogue de 50 000 titres et 375 revues, 2 450 salariés et 50 bureaux dans 39 pays, il réalise 90 % de son chiffre d’affaires hors du Royaume-Uni, avec une forte croissance en Chine, en Espagne, au Mexique et dans les pays du Golfe.

37. Eksmo-AST

Eksmo-AST, né du rachat en 2013 du second par le premier, est le principal groupe de littérature générale et d’éducation en Russie, revendiquant 40 % de ce marché. Eksmo est organisé en trois branches : fiction, non-fiction et jeunesse. AST en compte quatre - éducation, littérature générale, pratique et jeunesse - et détient les marques Astrel Spb, Vremena, Kladez, Ogiz, Prolingua, Malysh et Planeta znaniy. La reprise en 2015 des éditeurs scolaires Drofa et Ventana Graf permet au groupe de revendiquer 25 % du marché des manuels en Russie. Il possède par ailleurs 9 plateformes régionales de distribution, les chaînes de librairies Novy Knizhniy et Bukvoed, dont l’activité n’est pas prise en compte pour ce classement, et la principale plateforme de distribution de livres numériques, www.litres.ru.

38. Westermann

Fondé en 1838 et basé à Braunschweig, le groupe allemand Westermann est surtout implanté dans le scolaire avec Schroedel, Diesterweg, Schöningh, Westermann, Winklers, Spectra, Logo, Advesco, Shubi, E. Dorner, Westermann Wien, Jugend & Volk, Arena, Westermann Lernspielverlag, Bildungsverlag EINS et Audio Media Verlag. Il appartient au discret groupe de presse et de communication Medien Union (Süddeutsche Zeitung, Stuttgarter Zeitung, Die Rheinpfalz, diverses stations de radio…), créé en 1947 et toujours détenu par la famille Schaub (50,4 %) et par les familles des autres cofondateurs, Arthur Lenk, Hans Wipprecht, Xaver Resch et la famille Nagel.

39. Sanoma

Principal éditeur finlandais, Sanoma Learning, la branche édition du grand groupe de communication Sanoma Corporation, coté à la Bourse d’Helsinki, se développe principalement dans l’éducation et la formation, assurant 17,3 % du chiffre d’affaires de sa maison mère. Elle détient notamment les marques Oppimateriaalit, Sanoma Pro (dont Tammi Learning) et Sanoma Utbildning. Le groupe est aussi un acteur significatif dans son secteur en Europe centrale et du Nord avec des filiales aux Pays-Bas (Malmberg), en Pologne (Young Digital Planet, Nowa Era), en Belgique (Van In et Promoia BVBA) et en Suède (Bertmark Norge, Bertmark Förlag).

40. Cornelsen

Le groupe familial allemand fondé en 1946 est spécialisé dans l’édition et les services éducatifs, où il se concentre depuis 2015, et également leader en Allemagne sur le marché des calendriers (Calvendo. Cornelsen), qui se développe aussi en France et au Royaume-Uni. Avec une activité une nouvelle fois en nette contraction, Cornelsen emploie 1 632 salariés répartis dans les maisons Cornelsen Verlag, Bayerischer Schulbuchverlag, Oldenbourg, Brigg Pädagogik, Bibliographisches Institut, Verlag an der Ruhr, Veritas, Artemis & Winkler, Prögel et Cornelsen Experimenta.

41. Haufe Gruppe

Fondé en 1934 à Berlin et basé à Fribourg, Haufe-Lexware est, avec 1 500 salariés, l’un des principaux éditeurs allemands de gestion, droit et fiscalité. Le groupe, qui réalise 95 % de son activité en numérique, développe des programmes de formation dans le prolongement de sa production éditoriale. Il comprend les marques Haufe-Lexware, Haufe Akademie, Verlag für Controlling Wissen (51 %), Smartsteuer et Schäffer-Poeschel. Le groupe dispose depuis 2014 d’un bureau à San Francisco pour développer son activité aux Etats-Unis.

42. Gakken

Seule l’activité édition de Gakken Holdings Co. Ltd. (30,8 % de l’ensemble), groupe fondé en 1946 et coté à la Bourse de Tokyo, est prise en compte dans ce classement. Elle comprend des livres illustrés et des encyclopédies en japonais et en anglais, qui accompagnent l’activité du groupe principalement concentré sur le secteur de l’éducation, de la maternelle à l’université. A l’international, le groupe dispose de succursales en Chine (Pékin, Shanghai, Hong Kong) et dans plusieurs pays du Sud-Est asiatique (Singapour, Malaisie).

43. Weka

Propriété de la famille Mützel, créé en 1973, Weka est l’un des principaux éditeurs allemands d’information et de services professionnels. Ses 1 500 salariés sont répartis en trois divisions : gestion et management, information et revues, design créatif. Le groupe, qui réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires en numérique, détient 25 filiales en Europe, notamment en France, aux Pays-Bas, en Autriche et en Suisse.

44. France Loisirs

Propriété d’Actissia, elle-même détenue depuis 2015 par le fonds luxembourgeois ITS, France Loisirs est le principal club français de livres, qui détient également le Grand livre du mois (GLM). Le chiffre d’affaires du groupe, également implanté en Belgique (Belgique Loisirs), en Suisse (France Loisirs Suisse) et au Canada (Québec Loisirs). Il compte 214 points de vente en France et en Belgique, dont 164 détenus en propre.

45. Bungeishunju

Fondé en 1923, l’éditeur japonais de littérature, et notamment d’Haruki Murakami, compte 344 salariés publiant environ 400 titres par an et une dizaine de magazines culturels. Il est renommé pour son magazine mensuel éponyme et reconnu pour sa capacité à découvrir de nouveaux talents littéraires. A l’international, il dispose d’un bureau à New York.

46. La Martinière

Le groupe d’édition générale et de livres illustrés créé en 1992 par Hervé de La Martinière et contrôlé par la famille Wertheimer (Chanel) compte 552 salariés en France (Seuil, L’Olivier, Points, La Martinière, etc.), aux Etats-Unis (Abrams, Golden Turtle, Tabori & Chang) et en Allemagne (Knesebeck). Il a revendu au printemps 2015 sa filiale de diffusion-distribution en France, Volumen, au groupe Editis, filiale française du groupe espagnol Planeta (n° 7).

47. Prosveshcheniye

Domicilié à Chypre, le groupe russe Prosveshcheniye (ex-Olma) se développe principalement dans le secteur scolaire, en lien étroit avec le système éducatif national, même s’il est aussi présent dans l’édition générale (fiction, non-fiction, livres cadeaux, référence). Avec des succursales dans 15 grandes villes de Russie, il revendique 962 salariés et 2 140 titres publiés en 2016.

48. Groupe Albin Michel

Fondé en 1900 par Albin Michel, le grand-père de l’actuel P-DG, Francis Esménard, le groupe français Albin Michel développe son catalogue dans tous les secteurs de la littérature générale, mais aussi dans l’éducation avec le groupe Magnard-Vuibert, qui contrôle aussi, entre autres, Delagrave et De Boeck Supérieur. Le groupe qui emploie 548 salariés et publie 850 à 900 nouveaux titres par an détient aussi 40 % du Livre de poche, contrôlé par Hachette Livre (n° 9), le distributeur Dilisco et sept librairies à Paris et en province.

49. Editora FTD

Fondé en 1902, Editora FTD est un groupe d’édition scolaire détenu par la Province mariste du centre-sud Brésil, c’est-à-dire par l’église catholique. Avec 1 400 employés à son siège de São Paulo et dans 9 succursales, 14 entreprises de distribution et 19 sociétés de service, le groupe est fortement implanté dans six régions du sud et du centre du pays.

50. Shinchosha

Fondé en 1896, l’éditeur japonais Shinchosha est une propriété familiale depuis quatre générations. Avec 370 salariés, il se développe dans la littérature générale (fiction et non-fiction), le livre d’art, la philosophie, les dictionnaires ainsi que les mangas.

F. P. avec Rüdiger Wischenbart Content and Consulting

 

 

Nota : sur les groupes français, d’autres précisions dans le dernier classement Livres Hebdo des 200 premiers éditeurs français (initialement publié dans LH 1134 du 16.6.2017, p. 14-24).

Méthodologie

Ce onzième classement annuel Livres Hebdo de l’édition mondiale, publié parallèlement sous licence par nos confrères Buchreport (Allemagne), Publishers Weekly (Etats-Unis), Bookdao.com (Chine), The Bookseller (Royaume-Uni) et PublishNews (Brésil), présente 71 pôles éditoriaux générant chacun un chiffre d’affaires égal ou supérieur à 150 millions d’euros et relevant des 50 principaux groupes d’édition de la planète, hors les groupes chinois qu’il n’a pas été possible de classer cette année du fait de la politique du gouvernement chinois. Réalisé avec la collaboration de Rüdiger Wischenbart Content and Consulting (www.wischenbart.com), il s’appuie sur les données recueillies par consultation des rapports annuels, contacts directs avec les groupes, recherches dans les magazines professionnels et les supports spécialisés et interrogation de bases de données.

Le paramètre de classement est le chiffre d’affaires comptable hors taxes indiqué au bilan sur l’exercice 2016 dans le domaine de l’édition, y compris l’édition club, les activités connexes (distribution), l’édition professionnelle sur bases de données et revues, mais hors presse et magazines.

Un rang de classement pour les groupes

Seuls bénéficient d’un rang de classement les groupes ou entités indépendantes, les filiales apparaissant sans rang de classement. Le pôle livre du groupe Disney, qui ne communique pas ses chiffres, et l’italien Panini, qui ne livre pas son CA édition, n’ont pu être classés.

Le tableau est établi en euros. Le cas échéant, la conversion depuis les autres monnaies a été réalisée sur la base du taux de change au 30 décembre 2016.

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