Le budget voté jeudi 8 avril par le conseil général de Seine-Saint-Denis répond aux attentes des organisateurs du Salon du livre de jeunesse en maintenant intégralement leur subvention de 1,6 million d'euros. L'appel lancé par le Slpj
sur son site avait recueilli plus de 13 000 signatures.
“Nous sommes heureux, soulagés mais également vigilants quant à la fragilité de notre budget et attentifs aux soutiens de tous nos partenaires”, commentent les organisateurs dans un communiqué.
La situation est moins claire pour Livres au trésor et pour l'association Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, dont le budget prévisionnel menaçait de réduire les subventions. En effet, si Claude Bartolone, président du conseil général s'est engagé à
“préserver les missions de Livres au trésor”, on ignore encore si les subventions seront rétablies et la structure maintenue telle quelle.
Des discussions sont en cours avec la commune de Bobigny, dont la bibliothèque municipale abrite l'association. Même incertitude pour Bibliothèques en Seine-Saint-Denis, sous la menace d'une réduction de 20% de son budget. Une réunion doit se tenir cette semaine pour en décider.
Ces tractations ont pour toile de fond le bras de fer qui oppose Claude Bartolone à l'Etat sur la question des transferts de compétence, dont l'issue est incertaine. Pour protester contre la réforme territoriale, la suppression de la taxe professionnelle et le refus de l'Etat de compenser certaines dépenses effectuées pour son compte par les collectivités, Claude Bartolone a décidé de présenter un
“budget de révolte”, inscrivant dans ses recettes les 75 millions d'euros qu'il estime être en droit d'exiger de l'Etat.
“Je suis déterminé à obtenir le remboursement de mon dû, et le large soutien qu'ont exprimé les départements à l'égard de ma démarche prouve que cette détermination est partagée”, explique-t-il
sur son blog.
Or, les collectivités territoriales n'ont pas le droit de voter un budget en déficit, et cette décision pourrait conduire d'ici trois mois à la mise sous tutelle du département, une mesure sans précédent dont le nouveau préfet de Seine-Saint-Denis, Christian Lambert, aurait la charge.