Thème battu et rebattu, les conflits mondiaux continuent d’inspirer la production éditoriale avec des angles souvent originaux. 1937-1947. La guerre-monde, paru en 2015 chez Folio, dont les deux épais volumes flirtent chacun avec les 10 000 exemplaires vendus, témoigne de l’engouement toujours vif pour la Seconde Guerre mondiale. Les éditeurs s’efforcent de poser des questions nouvelles. Ainsi, fallait-il être sous speed pour faire un bon soldat de la Wehrmacht ? Oui, répond Norman Ohler dans L’extase totale (La Découverte), qui explique à quel point la drogue a permis aux Allemands, soldats comme civils, de tenir aussi longtemps pendant le conflit. On apprend aussi dans L’ivresse du soldat (Vendémiaire) que l’état-major français pendant la Grande Guerre considérait le vin comme une arme au même titre que les munitions.
Plus classiquement, le Seuil vient de publier L’Europe en enfer : 1914-1949, premier des deux tomes d’une histoire de l’Europe contemporaine signée Ian Kershaw. L’éditeur annonce aussi pour octobre La promesse de l’Est, "un livre important sur la ferveur qu’ont suscitée l’utopie impériale nazie et sa mise en œuvre dans les territoires conquis à l’Est", selon la directrice éditoriale Séverine Nikel. De son côté, Perrin prévoit pour 2017 le dernier livre de Philip Nord, France 1940. "L’auteur propose sur la défaite de 1940 l’équivalent du travail de Robert Paxton sur Vichy. Il montre que l’effondrement de l’armée française n’était pas une fatalité", explique Nicolas Gras-Payen, son directeur littéraire. Chez Economica, la grande collection "Campagnes & stratégies", près de 130 titres, constitue le cœur du catalogue historique de l’éditeur. "Il y a un vrai public de passionnés pour l’histoire des batailles, confie le fondateur d’Economica, Jean Pavlevski. Ce sont des titres qui sortent très régulièrement." En janvier 2017, Folio proposera une nouvelle biographie d’Hitler. Sur l’Holocauste, Flammarion a publié Si je survis, témoignage jusqu’alors resté inédit d’un intellectuel juif rescapé de la Shoah. Pour l’automne 2017, Albin Michel annonce d’ores et déjà le nouveau livre du Britannique Philippe Sands sur l’origine des notions de génocide et de crime contre l’humanité.