ÉDITO par Christine Ferrand, rédactrice en chef

Photo OLIVIER DION

Les libraires espèrent encore le retour à une TVA à 5,5 %. Un bon nombre d'entre eux se mobilisent, affiches et cartes postales à l'appui, pour faire passer le message aux parlementaires et à l'Elysée. "Le financement des difficultés occasionnées et le coût inchiffrable des faillites engendrées par le relèvement de la TVA feront perdre à l'Etat plus qu'il n'espère gagner", écrivent-ils dans la lettre ouverte que nous publions dans ce numéro. Selon eux, "après l'application de cette mauvaise mesure, la diversité du paysage éditorial français disparaîtra ».

Devant le bilan de l'année 2011, largement affecté par la baisse du pouvoir d'achat qui contracte le panier moyen et raréfie la fréquentation des librairies, on comprend leur inquiétude.

Le marché du livre a en effet continué de se dégrader l'année dernière comme en témoignent les données annuelles Livres Hebdo/I+C. Il a ainsi baissé pour la deuxième année consécutive (- 1 % après - 0,5 % en 2010), sans toutefois atteindre les - 1,5 % de 2006.

Si le livre s'est mieux comporté en décembre que la plupart des autres biens de consommation, il subit nettement sur l'ensemble de l'année le repli des dépenses des ménages, de - 0,5 % selon l'Insee, un score jamais enregistré depuis quatorze ans.

Dans ce contexte, les hypermarchés qui avaient déjà reculé de 3,5 % en 2010, affichent une contre-performance de - 5,5 %. Tandis que les librairies de premier niveau sont dans la moyenne générale, à - 1 %. Seule la vente à distance, notamment via Internet, continue de tirer son épingle du jeu avec une progression de 5,5 %.

En 2011, tous les secteurs éditoriaux ont chuté, à la notable exception des livres au format de poche, en progression de 1 %, et de ceux destinés à la jeunesse qui, eux, restent stables.

Il faut cependant relever la relative bonne tenue des rayons de sciences humaines, donnés mourants il y a quelques années, et qui, en 2011, ont limité la baisse de leur chiffre d'affaires à 0,5 %. La vitalité de l'édition de livres d'histoire y a sa part. A l'heure où la place de cette discipline s'amenuise dans l'enseignement, les lecteurs s'en montrent toujours très friands, comme en témoignent les éditeurs interrogés pour notre dossier.

17.02 2015

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