Né à Nancy en 1934, le poète Bernard Vargaftig, 78 ans, dont l'oeuvre a été marqué par l'antisémitisme qu'il a subi, est décédé vendredi 27 janvier à Avignon d'une crise cardiaque.

D'abord publié dans les Lettres françaises, Bernard Vargaftig est à l'origine d'une trentaine de recueils de poèmes, de traductions, de livres d'artiste et d'anthologies. Ses deux premiers ouvrages de poèmes, La Véraison (Gallimard) et Chez moi partout (Pierre-Jean Oswald) ont été publiées en 1967. « Moi, j'aime ça, ce langage haché comme la douleur », écrira à propos de La Véraison son mentor Louis Aragon.

Depuis 1986, André Dimanche, Seghers et Obsidiane ont édité la plupart des oeuvres principales du poète parmi lesquelles Distance nue (1994), Un même silence et Craquement d'ombre (2000) chez André Dimanche ; Lumière qui siffle (1986) et Un récit (1991) chez Seghers ; Comme respirer paru en 2003 dans la collection « Les solitudes » chez Obsidiane ou encore Ce n'est que l'enfance publié en 2008 par Arfuyen.

Bernard Vargaftig a été distingué par le prix Mallarmé en 1991, puis par le Prix de Littérature Francophone Jean Arp en 2008. Il a été membre des rédactions des revues Action poétique et Europe, professeur d'enseignement général et conseiller pour la poésie et la littérature de création à la DRAC Lorraine.

Un film, intitulé Dans les jardins de mon père, réalisé en 2008 par Valérie Minetto, retrace l'enfance du poète sous l'Occupation nazie en France. Le scénario a été écrit par sa fille, Cécile Vargaftig.