Denise Epstein est morte lundi 1er avril à l’âge de 83 ans, après avoir consacré les dernières années de sa vie à défendre sans relâche l’œuvre de sa mère Irène Némirovsky. Elle avait fait publier son roman posthume Suite française en 2004, soixante-deux ans après la mort d’Irène Némirovsky, déportée à Auschwitz (Denoël, prix Renaudot). Des années de clandestinité pendant la Seconde Guerre mondiale, Denise Epstein et sa sœur Elisabeth Gille (devenue ensuite éditrice) avaient pu sauver une valise contenant, notamment, le manuscrit de ce qui allait devenir Suite française et connaître un succès mondial. Denise Epstein avait raconté sa vie dans un livre d’entretiens avec Clémence Boulouque (Survivre et vivre, Denoël, 2008). Elle avait travaillé à la publication, en 2011, des œuvres complètes de sa mère au Livre de poche, avec Olivier Philipponnat, auteur d’une biographie de la romancière (avec Patrick Lienhardt, Grasset, 2007). C’est lui qui détient désormais le droit moral sur l’œuvre d’Irène Némirovsky, tous les autres droits revenant aux enfants d’Elisabeth Gille et à ceux de Denise Epstein. L’adaptation cinématographique de Suite française par Romain Brémond (avec Michelle Williams, Matthias Schoenaerts, Kristin Scott-Thomas) est en cours. Et la mairie de Paris souhaite attribuer le nom d’une rue de la capitale à Irène Némirovsky. C. A.