Dennis Cooper a présenté cette œuvre, visible en ligne depuis la mi-janvier, comme “le premier roman uniquement composé de GIF”, ce format d’images animées très populaire sur le Web. Composée de cinq chapitres, la nouvelle se compose d’un empilement vertical de dizaines de ces images, sans véritable cohérence narrative.
"Depuis l’enfance, je suis fasciné par les parcs d’attractions, les manèges, les grands huit. Et pour moi, les GIF sont des boucles, ils sont comme des toboggans pour l’œil ou le cerveau. Ils font tourner en bourrique, on ne peut pas les arrêter ni s’en détacher. C’est une matière stupide, dévaluée, un truc de sous-culture totale, ils sont drôles, je passe des heures à les regarder, les compiler. J’ai eu l’idée qu’il était possible de les utiliser au même titre qu’une suite de mots, d’articuler des phrases visuelles qui permettent de raconter quelque chose, enfin, disons de s’enfoncer dans des émotions confuses, parce qu’en réalité je me fous des personnages, du récit, cela ne m’a jamais intéressé. Seul compte le travail sur la forme", a-t-il déclaré à Libération, qui l’a rencontré.
Né en 1953, Dennis Cooper est une figure phare du versant littéraire du queercore, un mouvement homosexuel culturel et social apparu dans les années 1980 pour combattre la culture "hétéronormative". Ses 12 romans sont traduits et publiés en France par P.O.L et Zac’s Haunted House a déjà été téléchargé plus de 10000 fois.