Des manuscrits et des documents ayant appartenu à l'écrivain roumain d'expression française Emil Cioran mis aux enchères jeudi à Paris (voir actualité du 6 avril 2011) ont été rachetés par un homme d'affaires roumain qui a annoncé son intention d'en faire don à l'Etat roumain.

"J'ai trouvé normal d'acheter l'ensemble (des documents, ndlr). Je vais les donner à l'Etat", a déclaré à la chaîne privée ProTV George Brailoiu, le patron d'une compagnie énergétique vivant actuellement aux Etats-Unis.

Selon les médias, il aurait payé 405 000 euros hors taxes pour ces documents, comprenant entre autres le manuscrit du Livre des Leurres et celui des Larmes et des Saints, accompagnés par des lettres, notes de lectures et documents personnels dont des diplômes.

Se déclarant un admirateur du philosophe né en 1911 à Rasinari (centre de la Roumanie) et mort en 1995 à Paris, M. Brailoiu a précisé qu'il discuterait des détails de ce don avec des représentants de l'Académie roumaine.

Le ministre des Affaires étrangères Teodor Baconschi a aussitôt salué cette "forme de mécénat remarquable", regrettant que l'Etat roumain ne dispose pas de fonds pour racheter des oeuvres faisant partie du patrimoine national.

Plusieurs intellectuels roumains avaient auparavant déploré que le ministère de la Culture n'ait pas participé aux enchères.

Devant le risque de voir ces documents perdus à jamais pour le pays natal de l'écrivain, la Bibliothèque centrale universitaire et la télévision publique avaient décidé in extrémis d'unir leurs forces pour tenter de racheter au moins une partie des manuscrits.

Si cette opération a finalement eu un dénouement heureux, les médias ont remarqué l'absence de cérémonies officielles marquant le centenaire de Cioran, ce vendredi.