Selon Diffusion Dimedia, cette mesure de représailles est liée au changement unilatéral des conditions de paiement des livres imposé par Renaud-Bray. La chaîne de librairies a décidé de déduire le montant de la valeur des invendus retournés au diffuseur au lieu de payer la totalité des volumes commandés tous les deux mois. Selon le diffuseur, cette modification des règles entraîne d'importants problèmes de liquidités dans toute la chaîne du livre.
Diffsion Dimedia diffuse et distribue des livres de langue française au Canada depuis 1974 et représente aujourd'hui près trois cent éditeurs (dont une cinquantaine d'éditeurs québécois), notamment La Martinière, Le Seuil, Arlea, les PUF, les éditions du Sonneur, l'Age d'Homme...
L'Association des distributeurs exclusifs de livre en langue française (ADELF) a réagi le 7 mai dans un communiqué, s'inquiétant du conflit entre l'un des principaux fournisseurs de livres francophones et le plus grand diffuseur de la province canadienne. "Renaud-?Bray jouit d’une position privilégiée sur le marché du livre (...). En conséquence, il est essentiel que les actions de Renaud-?Bray fortifient la filière québécoise du livre plutôt qu’elles ne l’affaiblissent. Les autres acteurs du secteur du livre, des écrivains jusqu’aux bibliothécaires, ont beaucoup à perdre de toutes formes d’abus d’une position dominante de la part de cette entreprise ou de quelque autre acteur important du livre."
L'ADELF rappelle l’importance pour la filière du livre de contrer l’établissement d’un oligopole dans la vente au détail du livre et souligne que le projet de prix réglementé du livre vise justement ceci. Ce projet n'est pourtant plus à l'agenda du nouveau gouvernement, libéral, élu il y a un moins d'un mois.