Après de multiples rapports et travaux parlementaires, le PQ n’avait toutefois pas déposé le texte avant de déclencher des élections provinciales, mettant en péril l’édifice législatif prévu. Officiellement, le gouvernement arguait qu’il ne disposait pas de la majorité parlementaire pour le voter. Le Parti Libéral du Québec (PLQ), son principal opposant, a eu beau jeu de s’indigner en affirmant que “cette loi n’était pas une priorité pour ce gouvernement”. Durant la campagne électorale, acculé, le PQ a dû s’engager à déposer le projet de loi s’il était élu.
Le PLQ apparaît toutefois, à la veille du scrutin, comme le favori des sondages, et, s’il admet qu’il y a une inégalité entre les librairies et les grandes surfaces pour la vente de livres, il préfère utiliser d’autres pistes qu’une régulation des prix. Le PLQ craint que cette loi n’ait un impact sur les ventes de livres et se met plutôt du côté des consommateurs. Pour les librairies indépendantes, le parti préconise un accompagnement par le ministère des Finances et de l’Economie pour les aider à se développer.
De son côté, la Coalition Avenir Québec (CAQ), 3e parti de la Belle Province, affirme aussi que cette loi n’est pas la solution pour assurer la pérennité du secteur de l’édition et des libraires. Pour ce parti, les consommateurs seront les principaux perdants, et notamment les gens à revenus plus faibles ou moyens, et les ventes de livres baisseront. Persuadé que cette loi “nuira à l’accessibilité des livres”, la CAQ prévoit plutôt d’aider les librairies indépendantes, notamment en les aidant à développer des solutions de ventes en ligne.
Seul Québec Solidaire, en 4e position dans les intentions de vote, rejoint le PQ et souhaite une adoption rapide de la loi.
Au Québec, le livre est la plus importante industrie culturelle avec 12 000 emplois et un chiffre d’affaires estimé à 800 millions de dollars canadiens (533 millions d'euros).