Tête à claque   Ce mardi, Sollers répondait au chat des internautes, sur le site du Monde . L’occasion pour Papy Parrain de jouer son petit numéro de provocation habituel. Les meilleurs écrivains français vivants ? « Ils sont trois, et évidemment chez Gallimard : Le Clézio, Modiano et moi ». Et comme un internaute lui faisait remarquer, vers la fin, qu’il « dézinguait à tout va », Sollers de répondre : « Le Net est plus net. Je ne sais pas ce qui me prend ».   Tête pensante   Dans le Point de la semaine dernière, la chanteuse de l’Elysée fait la Une. Prétexte à un interminable portrait (un de plus, les hebdos rivalisent d’originalité) confondant de platitudes et de complaisance (comme tous ceux qu’on a pu lire jusqu’ici). Mais on voudrait détester la dame, qu’on n’y arrivera pas franchement : répondant elle-même, sur une page, à un questionnaire sur ses goûts culturels, on voit bien qu’elle a oublié d’être idiote. Ses dernières lectures ? « Mrs Dalloway, de Virginia Woolf. Je relis Cioran et termine Le livre de l’intranquillité de Fernando Pessoa ». Et à la question « Etes-vous plutôt écrivain classique ou écrivain engagé ? » : « Classique. Je n’aime pas la littérature morale. Elle écrit avec une seule moitié du cœur. Je suis plus Maupassant que Jules Vallès ».   Tête à claque (bis)   Dans le même numéro du Point , une interviewe de Maurice G. Dantec sur Obama. Deux pages de crétineries insondables contre « l’occident bobo-gauchiste » et j’en passe. Ce type n’a même plus de pensée — à supposer qu’il en ait jamais eu une. Heureusement, il n’a plus beaucoup non plus de lecteurs. Ceux qui restent doivent être les mêmes qui vont voir Dieudonné sur scène — en apparence, le discours est incompatible, mais en apparence seulement. Ces deux-là touillent leur fond de sauce avec les mêmes fonds de haines recuites, de frustrations mijotées et de paranoïa du complot.   Tête de Turc   Dans l’Express de jeudi dernier, un long portrait de François-Marie Banier, écrivain, photographe, mondain (dans le désordre). Les libéralités de Liliane Bettencourt à son endroit lui ont valu une incursion dans la rubrique fait-divers — la fille de Liliane Bettencourt s’estimant spoliée. Dans le JDD , Mme Bettencourt a mis les point sur les « i » avec une certaine maestria. Pour elle, l’affaire est close. Pas pour l’Express , qui instruit le portrait de Banier à charge. Ce papier se résume d’un mot : méchant. L’Express avait-il un compte à rendre avec Banier ? En tout cas, je n’ai pas souvenir d’avoir déjà lu, dans la presse française dite « honorable », un portrait qui jette autant l’opprobre sur quelqu’un. Je ne connais pas FMB. Je sais simplement de lui qu’il est un artiste. Excellent photographe (ses clichés de Madeleine Castaing « au naturel » resteront¼). Et romancier dilettante, qui aurait pu faire une meilleure carrière dans le monde des lettres, s’il s’en était donné la peine. C’est à peine si l’Express mentionne qu’il est écrivain (et pour l’assassiner là encore bien méchamment, laissant entendre que l’engouement d’Aragon pour son premier roman, Les résidences secondaires , était davantage dû à la plastique de l’auteur). En 1985, Banier a donné son meilleur livre, Balthazar, fils de famille (Gallimard), où il livrait de nombreuses clés sur son personnage. Car Banier est un personnage de roman. Il méritait bien mieux que ce papier.   Têtes de gondole   Le Figaro Littéraire de jeudi dernier a rendu son classement annuel des « Dix romanciers français qui ont vendu le plus de livres » en 2008. On y apprend que « Marc Lévy, à lui tout seul, réalise 17,7 millions de chiffre d’affaires ; Anna Gavalda 15,4 millions et Guillaume Musso dépasse les 13 millions. Autant dire que ces plumes ont des chiffres d’affaires que bien des PME rêveraient d’atteindre ». Le Medef devrait ouvrir un département littérature.   Tête de lard   Dans Marianne de jeudi dernier, un savoureux entretien avec Philippe Djian. Lui aussi, dézingue à tout va, mais avec beaucoup plus de drôlerie (et de pertinence) que Sollers. Extrait (à propos de la critique et du petit monde parisien) : « Franchement, qu’est-ce qu’on en a à foutre qu’Angelo Rinaldi veuille écrire comme Proust ? Il essaie depuis 30 ans, qu’il continue. Mais on ne m’enlèvera pas de la tête que cette prose inutile, qui ne sert pas à comprendre le monde, éloigne les gens des librairies. Que ces phrases très belles et très inadaptées, ces réseaux d’amis qui s’inclinent, cette littérature étalée sur trois arrondissements parisiens, ça tue un certain lien ».   Tête de liste   Dans l’avant dernier JDD (du 11 janvier), Marie-Laure Delorme « ose dire qu’elle n’a pas du tout aimé l’Encyclopédie capricieuse du tout et du rien de Charles Dantzig », et d’ajouter : « même si [je] me sens un peu seule ». De fait, le nouveau pavé de Dantzig (800 pages, encore ¼ ), s’est attiré une presse unanime, et même un dessin de Plantu, en « Une » du Monde, où Robert Solé à trouvé ce beau titre à son papier : « Tête de liste ». On osera dire que ces tombereaux d’éloges sont mérités.   Tête à rire   C’est la crise, entend-on partout. Mon remède, contre la sinistrose ambiante, c’est le feuilleton de Yann Moix, dans le Figaro Littéraire . Je le lis une fois, je ris. Je le relis, je ris de plus belle.  

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