ADBGV

A l'heure d'Internet et de la numérisation, les bibliothèques ne peuvent plus se contenter de donner accès aux documents, comme le font les moteurs de recherche, et entrent dans un processus d'éditorialisation de leurs contenus. C'était le sujet de la journée d'étude de l'ADBGV (voir encadré) qui se déroulait le 13 mars dernier au Centre Pompidou de Metz.

Débat de l'ADBGV au Centre Pompidou de Metz. De gauche à droite : André-Pierre Syren (ADBGV, bibliothèques de Metz) ; Patrick Bazin (BPI) ; Annie Brigant (Bibliothèques de Grenoble) ; Aline Girard (BNF). - Photo DR/ADBGV

Pour des institutions patrimoniales comme la BNF, la démarche s'impose : "Le processus de numérisation nous est maintenant bien connu, disait à la tribune la directrice de la coopération à la BNF, Aline Girard, mais la question est aujourd'hui de structurer cette masse indéterminée d'un million et demi de documents que possède Gallica et d'orienter le lecteur. Comment éditorialiser Gallica ?"

Produire du contenu

Pour les bibliothèques de lecture publique, le simple fait de revisiter des collections, de mettre en valeur certains documents, de les contextualiser, de les inclure dans l'action culturelle ou sur le portail en ligne de l'établissement est une manière de produire de l'information, du contenu. "C'est aussi comme ça que la bibliothèque peut sortir de sa neutralité légendaire et acquérir une identité propre », estime Marie-Paule Doncque, responsable de la programmation culturelle et de la communication des bibliothèques de Metz... et du personnage impertinent créé spécialement pour communiquer sur elles : Miss Média.

Autre manière de "produire" du contenu : les notes de lecture, l'écriture de blogs, de newsletters, les services de questions-réponses en ligne qui font l'objet d'une capitalisation, etc. Cette création de contenu devient si courante que l'on ajoute parfois - c'est le cas à Brest - la mention « production de contenus documentaires ».

Trois expériences intéressantes de diffusion de contenus culturels ont été relatées ce jour-là à la tribune : les initiatives brestoises de Nicolas Galaud, avec notamment la revue trimestrielle Patrimoines brestois et la collecte de mémoires locales Wiki-Brest. Christophe Robert, responsable de la programmation et de la médiation culturelles à Rouen, a expliqué comment tous les personnels pouvaient participer au magazine Texto, tiré à 12 000 exemplaires. Idem pour le Barouf des bibliothèques de Metz, tiré à 50 000 exemplaires. "Cette activité de production documentaire, apte à donner des points de repère dans le chaos informationnel, s'est félicité Patrick Bazin, directeur de la BPI, pourrait devenir un axe de coopération entre bibliothèques, un Web magazine commun, une sorte d'AFP des bibliothèques. » On en est encore loin...

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