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Comment réduire la consommation d'énergie en bibliothèque sans travaux ?

La bibliothèque de Châteaulin (Finistère), a ainsi remplacé 29 rampes néon par 31 pavés lumineux, et installé des détecteurs de présence et de luminosité. - Photo Wikimédia

Comment réduire la consommation d'énergie en bibliothèque sans travaux ?

Le Bureau des acclimatations publie un rapport pratique sur la consommation d’énergie des bibliothèques, avec les solutions et les freins pour la réduire. Le tout sans gros travaux. Résumé.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 25.04.2025 à 12h23

Entre la flambée des coûts de l’énergie et l’obligation pour les bâtiments à usage tertiaire de réduire leur consommation, les bibliothèques ont du grain à moudre. Comment les réduire, franchir les obstacles financiers, techniques et culturels ? La consultante Fanny Valembois, du Bureau des acclimatations, propose dans un rapport des solutions, sans travaux ni sacrifier au confort des équipes et des visiteurs.

Réduire la durée, la surface et l’intensité, mais…

Ce qui suppose d’abord de recueillir et de faire connaître des données de consommation auprès de l’équipe de la bibliothèque. Sinon, comment réduire sa consommation, quand on ne la connaît pas ?

Ensuite, passer à l’expérimentation, avec les services techniques et les prestataires. Premier mini-chantier : réduire la durée d’allumage des appareils, comme les ordinateurs, qui ne mettent aujourd’hui que quelques secondes à s’allumer. Les questions à se poser : la quantité de postes allumés systématiquement peut-elle être revue à la baisse ? Une mise en veille automatique peut-elle être programmée, avec un écran de veille qui indique que l’ordinateur est disponible ?

Deuxième chantier : réduire la surface et l’intensité de consommation. Est-il possible de ne pas chauffer ou de ne pas éclairer les zones de stockage, les sanitaires, les issues de secours… ?

La question de la lumière

Pour la lumière, on peut revoir la quantité ou la puissance des ampoules. En ayant en tête les contraintes du code du travail, qui prévoit par exemple 120 lux pour les locaux de travail et sanitaire. Et la loi handicap de 2015, 150 lux pour chaque escalier intérieur. Le personnel peut également souhaiter que le hall soit bien éclairé pour inciter à y entrer.

La bibliothèque de Châteaulin (Finistère), a ainsi remplacé 29 rampes néon par 31 pavés lumineux, et installé des détecteurs de présence et de luminosité. La puissance électrique de l’éclairage est passée de 3 364 à 1 736 watts, soit une baisse de 50%. Par ailleurs, les nouveaux luminaires dégagent beaucoup moins de chaleur en été. Mais gare au détecteur de présence, qui peut activer sa lanterne trop longtemps. Et s’il n’est pas couplé à un détecteur de luminosité, il active sa lumière même dans une pièce éclairée par le soleil.

La question du chauffage

« Même dans une “passoire thermique”, il est possible de réaliser très rapidement une meilleure isolation : il suffit de changer d’échelle et d’isoler les personnes, et pas les bâtiments », résume Fanny Valembois. Par exemple, mettre à disposition des plaids, des boissons chaudes, ou des pédaliers qui permettent, en plus de générer de la chaleur, de produire de l’électricité pour recharger un smartphone ou un ordinateur. Des tapis pour les enfants au sol. Un petit ballon pour avoir de l’eau chaude dans les sanitaires, essentielle pour les personnes sans domicile fixe notamment. On accélérera aussi le temps de rotation du personnel posté dans un hall froid.

Et à l'autrice du rapport de renvoyer vers les articles et vidéos de Pascal Lenormand, comme “Faut-il couper le chauffage ?”, “19 degrés au bureau : impossible ?” ou encore “Plus jamais froid aux mains au bureau”. Le réseau Bib92, la commission Bibliothèques Vertes de l’Association des Bibliothécaires de France (ABF) et le laboratoire d’idées The Shift Project mettent également à disposition leurs webinaires « Bibliothèques et Transition écologique ».

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