La presse britannique en a fait ses choux gras : le 19 février, l’AFP Londres annonçait : "Le polar français va supplanter le polar nordique dans le cœur des amateurs du genre du monde entier". Parallèlement, l’hebdomadaire Marianne titrait sur "Les nouveaux Simenon". Et le festival Quais du polar, qui fait toujours la part belle aux écrivains étrangers, a choisi de mettre les auteurs français à l’honneur pour son 10e anniversaire, du 4 au 6 avril à Lyon. Si les romans policiers continuent de faire les bonnes ventes en librairie et constituent plus que jamais le genre le plus lu (1), ce n’est plus seulement l’apanage des auteurs anglo-saxons ou nordiques, mais c’est aussi grâce aux auteurs français. Michel Bussi, Caryl Férey, le duo Eric Giacometti-Jacques Ravenne, Bernard Nimier, Jean-François Parot, Franck Thilliez, Danielle Thiéry ont rejoint Maxime Chattam, Jean-Christophe Grangé, Fred Vargas et autres habitués des palmarès. Ils ont réussi à s’imposer durablement autant auprès des libraires que du public.
Nouvelle génération
Les auteurs français ont mis du temps à s’imposer, malgré le passage de nombre d’entre eux à la littérature blanche, mais ils sont désormais davantage pris en considération. Pierre Lemaitre, par exemple, qui a commencé par écrire des polars, a radicalement changé le regard porté sur le roman policier ou le thriller grâce à son prix Goncourt, en novembre dernier, pour Au revoir là-haut (Albin Michel). Après Fred Vargas, Dominique Sylvain, Caryl Férey, DOA, Maud Tabachnik une nouvelle génération de romanciers sont devenus les préférés des critiques et des lecteurs : Jérôme Leroy, Antoine Chainas, Elsa Marpeaux, Marin Ledun, Ingrid Astier à la "Série noire", Jérémie Guez, découvert par La Tengo, Antonin Varenne par Viviane Hamy (ce dernier est parti chez Albin Michel qui publie le 2 avril Trois mille chevaux vapeur), Olivier Truc chez Anne-Marie Métailié, Sébastien Gendron, Ian Manook, auteur à 60 ans d’un premier roman, Yeruldelgger (Albin Michel), ou Emmanuel Grand (Liana Levi).
Les éditeurs sont unanimes : la relève française est là. "Ce sont des auteurs aux réelles qualités littéraires, parfois bien meilleurs que certains scandinaves. Mais les lecteurs ont longtemps été plus critiques avec les auteurs français qu’avec les auteurs étrangers", explique Stéphanie Delestré, éditrice chez Albin Michel. "Ils sont en train de s’émanciper de deux héritages forts, le polar français traditionnel à tendance sociale, et l’hégémonie du thriller américain écrits par les maîtres du genre. Ils se libèrent et on assiste à la naissance d’auteurs qui savent à la fois construire une intrigue et donner à lire de la littérature", confirme Céline Thoulouze, éditrice de Fleuve éditions. "Le roman français revient aux vieux principes de la fiction. L’imaginaire prend le pas et s’empare du roman noir", souligne Marie-Caroline Aubert, directrice de Seuil/"Policiers", qui a fait une incursion dans le domaine français.
La Mongolie pour Ian Manook, la Laponie pour Olivier Truc, l’Argentine pour Caryl Férey : le polar français sait aussi voyager. Il ne se cantonne plus au roman noir et n’a plus de réticences à faire comme les Anglo-Saxons. Il envahit le thriller (Fais-le pour maman de François-Xavier Dillard chez Fleuve éditions, Bernard Minier chez XO), le roman historique avec Claude Merle (L’ange sanglant, situé en Hollande au XVIe siècle, à paraître en avril chez MA éditions), voire franc-maçon (Giacometti-Ravenne), le thriller ésotérique avec Pierre-Yves Tinguely (MA éditions), le thriller psychologique avec Barbara Abel et Sophie Loubière. Et des romancières comme Sandrine Collette (Denoël), Suzanne Stock (Le Passage), Karine Giebel (Fleuve éditions) manipulent parfaitement des "intrigues très noires au suspense très fort". Il s’ouvre même au polar africain grâce aux éditions Jigal qui ont publié le Gabonais Janis Otsiemi et le Béninois Florent Couao-Zotti. Et pour Héloïse d’Ormesson, qui lance sa collection en avril (voir page 62), "il y a toute une nouvelle génération d’auteures, de jeunes femmes qui lisent la littérature anglo-saxonne et s’inscrivent dans cette tradition, en renouant avec le romanesque. Ce n’est pas une littérature féminine à proprement parler mais nos auteures manient un subtil équilibre entre l’émotion et le frisson." "Les genres sont très variés, renchérit Stéphanie Vincendeau, responsable de "Points policier". Il y a une veine de thrillers, plus sanglants avec des auteurs comme Maravelias, qui utilisent les codes anglo-saxons. Il y a aussi davantage d’auteures. Le style reste classique, la modernité est dans le sujet et dans le traitement social."
Noir, c’est noir
On assiste même au renouveau du noir, héritier péchu du roman des années 1970 et 1980. La fille de la pluie de Pierric Guittaut, qui se passe dans le Berry avec des chasseurs (en novembre), Hécate de Frédéric Jaccaud (janvier), qui traite d’un fait divers réel - l’assassinat d’un médecin à Ljubljana, qui se révélera être une femme transsexuelle -, La faux soyeuse d’Eric Maravelias (ce mois-ci) marquent "le retour du roman noir dans la grande tradition française" selon Aurélien Masson qui dirige la "Série noire" (Gallimard). Il compte bien capitaliser sur cette renaissance et proposer cinq ou six romans français sur les douze nouveautés annuelles (suivront à l’automne Jérôme Leroy et Guy-Philippe Goldstein). Les fictions françaises publiés au Seuil par Marie-Caroline Aubert renouent aussi avec cette tradition qui s’inspire de faits réels. Avec Première station avant l’abattoir, Romain Slocombe a entamé une trilogie avec Ralph Exeter, un journaliste anglais antifasciste en 1922 dont le modèle est son propre grand-père. Tandis que Louis Sanders, dans La chute de M. Fernand, met en scène Fernand Legros, faussaire puis dealer, dans le Pigalle des années 1970. Terminus Belz, le premier roman d’Emmanuel Grand (Liana Levi) dénonce notamment la violence de la mafia roumaine ; Un mensonge explosif, premier roman de Christophe Reydi-Gramond (à paraître en juin chez Liana Levi), traite de l’explosion d’AZF à Toulouse en 2001. Et Marin Ledun met en scène la disparition d’un militant basque dans L’homme qui a vu l’homme (Ombres noires). Gwenaëlle Denoyers, qui a repris "Le Poulpe", "essaie d’en conserver l’esprit en découvrant de nouveaux auteurs" qui s’inspirent aussi de la réalité sociale comme Karl Dazin (Sale eau de Montreuil… sur une société de distribution de l’eau), ou Dominique Delahaye (L’année des fers chauds, sur les hauts fourneaux). Pour Alexandre Chabert, chez LaTengo, Ministrose de Thomas Gayet "est un polar politique passionnant, sur le suicide d’un ex-ministre qui correspond à l’ADN de La Tengo. Plus qu’une nouvelle génération, je crois en des personnalités, des parcours personnels et artistiques. Jérémie Guez est un auteur influencé par la littérature américaine, Thomas Gayet est davantage inspiré par la réalité qui l’entoure", commente-t-il.
"C’est une génération nourrie de cinéma et de séries télévisées, qui réinterprète les codes du thriller américain, n’a pas peur de situer ses intrigues à New York, qui a à la fois digéré la culture du roman noir et celle du thriller américain", souligne Yann Briand du Passage. "On s’éloigne du vieux commissaire alcoolo. Il y a un renouveau du roman noir inspiré par les grosses machines américaines. Un titre comme Troubles est construit comme une série américaine", raconte Tiffany Gassouk qui publie en mars Flic ou caillera de Rachid Santaki, paru au Masque.
Séries télés
C’est aussi une génération de scénaristes. Jérémie Guez, Catherine Fradier (dont Au Diable vauvert vient de publier Le stratagème de la lamproie), Danielle Thiéry (elle est l’auteure de la série pour la télé Quai n° 1), René Manzor (il a écrit les derniers épisodes de Julie Lescaut), qui signe Celui dont le nom n’est plus, le 15 mai chez Kero, écrivent pour la télévision. Luc Bossi (qui signe Trouvée chez Fayard avec Isabelle Polin) est scénariste pour le cinéma. Laurent Guillaume, dont Denoël a publié en novembre Black cocaïne, fait partie de l’équipe d’Olivier Marchal. L’Italienne Gilda Piersanti (Le Passage), qui vit à Paris et écrit en français, se traduit elle-même en italien, scénarise ses livres quand ils sont adaptés par France 2 : "Il n’y a plus de frontière. Gilda écrit un roman en français qui se passe à Rome, pour la télévision, elle l’adapte et le situe à Paris et quand elle le traduit en Italien, elle le resitue à Rome…", s’amuse son éditeur Yann Briand. "On sent dans l’écriture l’influence de la télévision et des séries. Il y a un énorme progrès par rapport à ce qu’on nous proposait il y a quelques années. La construction, la narration, les débuts et fins de chapitres sont influencés par les séries. Elles appartiennent à notre environnement à tous", commente Alexandre Chabert.
Du côté du poche, Stéphanie Vincendeau, confirme que, aux côtés des reprises de Seuil/"Policiers", 50 % de ses achats aux autres éditeurs sont des titres français. Outre les titres de la collection "Chemins nocturnes" de Viviane Hamy : Guerre sale de Dominique Sylvain (paru le 13 mars pour la sortie de la suite en grand format, Ombres et soleil), ou Arab jazz de Karim Miské, La madone de Notre-Dame d’Alexis Ragougneau, elle a acheté Terminus Belz à Liana Levi et Ne meurs pas sans moi… au Passage. Tiffany Gassouk, éditrice du polar au Livre de poche, reprend Des nœuds d’acier de Sandrine Collette, une "nouvelle voix du polar français qui va compter". Et si Points s’est offert une campagne ironique en 2013 - "Ce polar n’est pas suédois" -, la maison joue cette année "le polar made in France" selon son slogan. Points publie aussi un poche hors série Brèves de noir, coédité avec le festival Quais du polar de Lyon pour lequel chacun des neuf lauréats du prix Quais du polar-20 Minutes - François Boulay, Antoine Chainas, Caryl Férey, DOA, Marcus Malte, Serge Quadruppani, Franck Thilliez, Olivier Truc et Antonin Varenne - a livré une nouvelle inédite.
Nouvelles collections
Le poche ne réserve plus ses inédits aux auteurs étrangers. Le Livre de poche, qui a repris La trilogie Verhoeven de Pierre Lemaitre, publiera un inédit en juin, Rosie et John, écrit pour un opérateur téléphonique (pour l’iPhone) ; ainsi que 100 % de risque, un polar de Jean-Michel Guenassia paru en 1986 chez Liana Levi que l’auteur a réécrit. "Grands détectives" (10/18) poursuit dans la veine historique avec ses séries inédites signées Jean-François Parot, Viviane Moore, Claude Izner (Le dragon du Trocadéro le 6 mars est la dernière aventure du libraire Victor Legris), un inédit de Jérémie Guez, Le dernier tigre rouge, sur fond de guerre d’Indochine (avril).
Parfois, le poche se livre même à des expériences inattendues. Ainsi Tiffany Gassouk reprend un livre numérique des éditions de l’Epée, Troubles de Florian Lafaunie et Gautier Renaud : d’abord publié sous forme de feuilleton en 7 épisodes (à 1,99 euro), il sera publié en un volume trois mois après, accompagné d’un bonus, au format semi-poche, "qui permet une plus grande visibilité à la fois sur les tables des libraires et auprès des journalistes. De plus, vendu entre 10 et 15 euros, c’est intéressant pour les lecteurs de polars qui sont de gros consommateurs", commente-t-elle. Elle a aussi lancé une campagne de publicité et de promotion conjointe avec Denoël pour Sandrine Collette, portant sur le nouveau grand format, Un vent de cendres, et sur la reprise en poche de Des nœuds d’acier en février. Ce dernier comprend un bonus comme Flic ou caillera de Rachid Santaki, repris du Masque avec un glossaire du vocabulaire de la rue.
Si le polar est aussi menacé de surproduction, il attire toujours autant les éditeurs. Pas moins de cinq nouvelles collections sont lancées ce printemps (voir encadré, page 62) : "Crimes gourmands" (Fayard), "Crimes & monuments" (éditions du Patrimoine/Nouveau Monde), "Polars en régions" (Wartberg), la collection "Crime" présentée par Stéphane Bourgoin chez Points, et les reines du suspense chez Héloise d’Ormesson. D’autres maisons se positionnent sur le créneau comme Versilio qui lance ses premiers polars le 27 mars (papier et numérique) : Echanges de Danielle Thiéry (par ailleurs lauréate du prix du Quai-des-Orfèvres 2012), et Il n’est jamais trop tard de Chris Costantini. Ipanema, spécialisée dans le beau livre, propose Les larmes de Pierre, premier volume de la trilogie policière et ésotérique Les souriants de Fabrice Daimler, avec un inspecteur de la Brigade des objets d’art ; et les récentes éditions Lajoinie lancent des auteurs français comme Jeanne Desaubry (Poubelle’s girls en juin), Marc Soloy (La poule borgne en septembre) et Jean-Luc Cochet.
Pour les éditeurs, en ces temps de crise économique, l’opération est rentable : il n’y a pas d’enchères incroyables, pas d’à-valoir pharamineux quand on publie un auteur français. Quant aux manuscrits, ils arrivent par la poste. C’est le cas de Suzanne Stock, dont le premier roman, Ne meurs pas sans moi, a été publié le 6 mars au Passage ; de La faux soyeuse d’Eric Maravelias dans la "Série noire" ; de Play de Franck Parisot, paru en janvier chez Albin Michel… et même de Paris la nuit de Jérémie Guez, publié en 2011 par La Tengo.
Reconnaissance internationale
Pourtant les éditeurs estiment qu’il faut se battre pour faire émerger les auteurs français, souvent dispersés dans un catalogue. "Il n’y a pas aujourd’hui l’équivalent de la «Série noire" des années 80 avec des auteurs comme Daeninckx, Quadruppani, Raynal, Pennac ou Izzo, qui donnaient au genre une vraie visibilité et aux lecteurs l’envie de découvrir des auteurs. Tout s’est dilué", nuance Stéphanie Delestré, qui regrette l’absence de collections phares, d’auteurs porte-drapeau. "Ils œuvrent tous dans des genres différents et ne font pas école", ajoute-t-elle.
Pourtant, un auteur français est plus facile à promouvoir dans les festivals et les librairies. Plus attentifs qu’auparavant, les éditeurs multiplient aussi réunions et épreuves pour les libraires, et soirées et animations pour le lancement. "Caryl Férey fait partie des auteurs vedettes, mais avant d’y arriver, il a arpenté toute la France", commente Aurélien Masson.
Le polar français est aussi en train d’acquérir une reconnaissance internationale. Les "sœurs" Izner et les aventures de leur libraire Victor Legris ont conquis des lecteurs dans le monde entier, et figurent parmi les best-sellers en Grande-Bretagne et en Russie. L’enfant aux cailloux de Sophie Loubière est un succès en Grande-Bretagne (Fleuve éditions), où il a eu les honneurs du Times et du Financial Times, et va paraître aux Etats-Unis. Les livres de Philippe Georget chez Jigal ont été vendus au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Allemagne et en Italie. A la "Série noire", Dominique Manotti cartonne en Allemagne, DOA est traduit en Allemagne et en Russie, et Ingrid Astier en Italie. Le deuxième homme d’Hervé Commère (Fleuve éditions) vient de sortir en Chine. Les Draggers (les prix britanniques décernés au polar) annoncent dix traductions du français - Fred Vargas, Olivier Truc, Pierre Lemaitre, Caryl Férey, Philippe Georget, Dominique Sylvain, Bernard Minier, Sophie Loubière… - dans la catégorie internationale. Le polar français commence à se faire entendre.
(1) Voir notre sondage Ipsos/Livres Hebdo sur les pratiques de lecture des Français, dans LH 989, du 14.3.2014, p. 16.
Le polar en chiffres
Les tueurs frappent encore
Au risque de l’encombrement, le polar attire toujours plus d’éditeurs : pas moins de cinq nouvelles collections sont encore lancées ce printemps. Dans "Crimes gourmands" de l’écrivain et musicien Noël Balen et de l’avocate d’affaires Vanessa Barrot (Fayard), une nouvelle héroïne, Laure Grenadier, enquête sur les grands chefs en région pour le magazine Plaisirs de table. Elle croise bien sûr quelques cadavres, dans les bouchons lyonnais dès le premier volume, Petits meurtres à l’étouffée (en librairie le 2 avril), puis en Normandie (La crème était presque parfaite, à l’automne), à Paris (Un cadavre en toque, début 2015) et dans le Périgord (Mortelle fricassée, été 2015).
Héloïse d’Ormesson inaugure sa collection "Suspense" le 3 avril avec Véronique Biefnot (Là où la lumière se pose) et Aurélie de Gubernatis (L’impasse), suivies le 7 mai par la réédition de La femme éclaboussée de Dominique Dyens, et à l’automne par une Danoise. Points lance le 17 avril, "Crime. Stéphane Bourgoin présente", la "première collection dédiée au true crime en poche". Le spécialiste des tueurs en série propose documents, histoires vraies, enquêtes, biographies de tueurs en série, journaux et autres faits divers. La collection est étrennée par Police scientifique, la révolution de Jacques Pradel (paru en grand format chez Télémaque), Chroniques du crime : 23 histoires vraies de Michael Connelly (58 000 ventes en Points depuis 2007), Femmes serial killers : pourquoi les femmes tuent ? de l’expert américain Peter Vronsky et L’enfance des criminels de la journaliste Agnès Grossmann, qui a signé 15 portraits de tueurs en série pour l’émission "Faites entrer l’accusé" de France 2. Quatre autres titres paraîtront à la rentrée.
Le 13 mai, les éditions du Patrimoine entreprennent de séduire des lecteurs plus jeunes que les adeptes habituels des visites culturelles avec "Crimes & monuments". Coédités avec Nouveau Monde éditions, ces polars historiques font revivre un monument à une époque donnée. La mort sur un cheval pâle : une enquête de Victor Grumel à la Sainte-Chapelle de Daniel Vasseur se déroule en mars 1855 sur le chantier de la rénovation des vitraux du joyau gothique, et Meurtre chez les Magdaléniens de Sophie Marvaud met en scène l’assassinat d’une apprentie chamane il y a quinze mille ans chez les Homo sapiens autour des Eyzies. Enfin, Wartberg s’ouvre au policier avec "Polars en régions". Les cinq premiers titres paraissent aussi le 13 mai et mènent le lecteur de Montpellier, avec Le yéti de Montpellier de Pierre Barrot, à Lyon (L’affaire du mur des canuts de Jocelyne Fonlupt-Kilic), entre Marseille et Perpignan (3 morts sinon rien de Zolma), dans les Pyrénées catalanes (Sextimanie de Daniel Hernandez) et à Toulouse (La semaine des sept douleurs de Solenn Colléter).
Viviane Hamy : "La quête plus que l’enquête"
L’éditrice fête cette année les 20 ans de sa collection de romans policiers "Chemins nocturnes", dans laquelle 55 titres ont été publiés. Rétrospective.
Les 50 meilleures ventes en policier en 2013 : roi et reine
Revoici Dan Brown en tête avec Inferno, la suite du Da Vinci code, une nouvelle aventure florentine pour le professeur Robert Langdon. Mais, avec 5 titres placés chacun, ce sont Harlan Coben et Camilla Läckberg qui s’imposent comme roi et reine du palmarès Ipsos/Livres Hebdo des meilleures ventes de romans policiers en 2013.
Signés par le maître du thriller américain, on retrouve Ne t’éloigne pas, le "one shot" annuel chez Belfond (13e) ; A quelques secondes près, chez Fleuve noir (24e) ; et, chez Pocket, Sous haute tension (5e), A découvert (9e) et Remède mortel (40e). L’auteure suédoise l’a rejoint dans le classement avec ses aventures d’Erika Falck : Le gardien de phare, chez Actes Sud (6e) et, en Babel, Le prédicateur (17e), La princesse des glaces (32e), Le tailleur de pierre (34e) et Cyanure (48e).
Aux côtés de Gérard de Villiers (4 titres), Arnaldur Indridason (3 titres), Michael Connelly, Franck Thilliez, Maxime Chattam et Mary Higgins Clark (2 titres chacun), Fred Vargas, Henning Mankell et Stieg Larsson, toujours au top, la surprise vient de la montée en puissance de l’auteur français Michel Bussi, dont Un avion sans elle arrive 2e et Nymphéas noirs 16e (tous deux chez Pocket). Sans oublier J. K. Rowling avec L’appel du coucou, signé Robert Galbraith.
Conjoncture économique oblige, les ventes du polar se font plus que jamais en poche : 40 titres sur les 50 que compte la liste. Comme l’année précédente, les deux leaders restent Pocket, avec 11 titres, et Le Livre de poche, avec 9 titres. Suivent Babel (6 titres), Points et Gérard de Villiers (5 chacun).