Même s'il est salué par des écrivains et considéré par la critique comme l'un des auteurs-compositeurs-interprètes emblématiques de la jeune chanson française à texte, Florent Marchet est demeuré très ancré dans son Berry natal, et porte, à lire son premier roman froid, avec des personnages auxquels on peine à s'attacher, mais ambitieux et bien mené, un regard global, et critique sur le monde d'aujourd'hui tel qu'il ne va pas. L'agriculture, notamment. D'où certaines pages un peu techniques dans le fil de son récit, une sorte de drame rural très contemporain, raconté du point de vue de Solène, une adolescente de 14 ans en pleine crise.

Solène déteste et méprise son père, Jérôme, ingénieur agronome urbain reconverti dans l'agriculture et l'élevage bio, qui se tue à la tâche. Sa femme Marion, plus bourgeoise, plus chic, ne le soutient guère. Elle est assez effacée dans cette histoire, s'occupant de son fils cadet, Gabin. Solène croit être amoureuse de Baptiste, le fils du médecin, un abruti qui sort avec des abrutis. Jérôme désapprouve. Comme il désapprouve la fascination qu'exerce le beau Théo, un wooffeur écolo pur et dur, sur tout le monde. Un drame viendra précipiter l'effondrement de ce fragile microcosme.