L’actrice Natalie Wood a été retrouvée noyée le 29 novembre 1981. Elle faisait du bateau dans la baie de Los Angeles, avec son mari, l’acteur Robert Wagner, et Christopher Walken, son partenaire dans Brainstorm. Un film qu’elle ne pourra terminer. L’enquête a conclu à l’époque à un accident. Géraldine Maillet contribue aujourd’hui à la collection "Ceci n’est pas un fait divers" avec un volume où elle donne la parole à Miss Wood.
On y suit une beauté d’un mètre cinquante-deux avec une taille de guêpe et des yeux noisette. La dame vient de l’Altaï. Au début de Splendour, elle lutte dans l’eau glacée du Pacifique, alors qu’elle ne sait pas nager. Comment s’est-elle mise dans une situation dont elle ne se tirera pas ? Natalie Wood a 43 ans, n’aime pas les fleurs et pense que sa vie est une arnaque. Elle a fait l’amour avec Christopher Walken, présent à bord du Splendour, tout comme Robert Wagner, son mari, épousé pour la première fois en 1957. Le genre d’homme à surveiller son cholestérol et préférer un match de baseball à un concert des Rolling Stones.
A en croire l’auteure de French manucure (Flammarion, 2008, repris chez J’ai lu), l’actrice estime n’avoir jamais trouvé la bonne distance. Enfant star, elle a été à 16 ans la maîtresse de Nicholas Ray qui lui a fait lire Paul Valéry. Femme libre et vulnérable, Natalie Wood a collectionné les amants, de Frank Sinatra à Elvis Presley en passant par Dennis Hopper et Warren Beatty. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir le don pour "incinérer" les histoires d’amour. A ses yeux, sa vie d’actrice ressemble à "une interminable errance dans le Palais des Glaces" et ne tient pas la comparaison avec celle d’une Jane Fonda.
Si elle a raté Bonnie & Clyde, elle a pourtant rayonné dans West Side Story, La fureur de vivre, La fièvre dans le sang. Electrique et fougueuse, Géraldine Maillet rend un bel hommage à celle qui reste "une énigme brune, une écorchure cinégénique, une mélancolie en fourreau d’organza, quelques citations et coupures de presse, une erreur d’aiguillage".
Al. F.